7ème anniversaire du décès d’Ali Farka Touré : Hommage à un artiste multidimensionnel

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Il fut musicien, paysan et Maire de Niafunké. A l’occasion du 7ème anniversaire de la disparition d’Ali Farka Touré, le 7 mars 2006, la Fondation qui porte son nom a reçu la presse dans ses locaux, pour lui annoncer l’érection prochaine d’une statue du triple Grammy Award malien et le pavage de la rue qui passe devant sa maison, en Commune IV du District de Bamako.

Aly Farka Touré

La rencontre, quoique fort sobre, a vu se succéder des témoignages de proches et d’amis de l’illustre disparu. Outre le Doyen Filifing Sako, le Pr Ali Nouhoum Diallo et l’ex ministre Moustaph Dicko, les premiers responsables de la Fondation Ali Farka Touré, Témo Tamboura, Secrétaire général et Aly Guindo, Coordinateur et des musiciens comme Samba Touré se sont fait chantres de cet homme qui «s’est fait tout seul» et était d’une probité et d’une générosité sans égales.

Rappelons ici le parcours de cet emblème international de la musique malienne, qui a joué avec nombre de «grosses pointures» internationales et africaines et qui nous a laissé, après 50 ans de carrière, 14 albums prisés dans le monde entier.

Ali Farka Touré est originaire de Kanau, à environ 65 km de Tombouctou. Il appartient à une famille noble de l’ethnie Arma, elle-même issue de l’ethnie Songhaï. Son père était un militaire, il meurt pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa famille s’installe alors à Niafunké

Il ne fréquente pas l’école et passe ses journées à travailler aux champs. Déjà, il s’intéresse à la musique, et plus particulièrement à certains instruments comme le gurkel, petite guitare traditionnelle, le njarka, violon populaire, la flûte peul ou le luth ngoni à quatre cordes.

En 1956, il assiste au concert de Fodéba Keïta, musicien guinéen. Parallèlement à sa profession (il est chauffeur), il reprend des airs traditionnels. Il rencontre l’écrivain Amadou Hampâté Bâ, avec qui il parcourt le Mali à la découverte des musiques traditionnelles. En 1960, Ali Farka Touré fonde et dirige son premier groupe, La Troupe 117, avec laquelle il parcourt le Mali à travers les festivals.

En 1968, il effectue son premier voyage hors d’Afrique pour se rendre au Festival international des arts à Sofia (Bulgarie). Il entre en 1970 dans l’orchestre de Radio Mali, tout en travaillant comme ingénieur du son dans la même radio. En 1973, l’orchestre est dissous par le gouvernement.

Ali Farka Touré commence alors une carrière solo, en donnant des concerts dans toute l’Afrique de l’Ouest. Son premier disque, Farka, sort en 1976. Dans les années 1980, il effectue plusieurs tournées internationales en Europe, au Japon et aux États-Unis.

Après quelques albums à succès, il enregistre en 1991 The Source, avec le bluesman Taj Mahal et s’ouvre ainsi à la fusion de la World music. La sortie en 1993 de l’album Talking Timbuktu, en duo avec Ry Cooder, le guitariste américain, le propulsera sur la scène internationale avec succès: il reçoit un Grammy Award.

En 1996, un album en songhaï, en peul et en tamasheq, qu’il intitule Radio Mali est publié. Il réunit des titres sélectionnés parmi de nombreuses bandes enregistrées et diffusées à la radio nationale malienne entre 1973 et 1978. En 1997, Ali Farka Touré annonce qu’il veut se consacrer à l’agriculture dans son village, Niafunké.

Son investissement principal sera de faire installer des pompes à eau puisant dans le Niger pour l’irrigation des champs alentour. Son investissement pour le développement local fera qu’il sera élu Maire de la ville de Niafunké sur une liste de l’Union pour la république et la démocratie. En corollaire, il sort l’album intitulé Niafunké, où il abordera à travers les chansons le travail de la terre, l’éducation, la justice et l’apartheid.

En 2005, Ali Farka Touré publie In the Heart of the Moon, avec Toumani Diabaté. Cet album obtient le 8 février 2006 le Grammy Award du meilleur album traditionnel de musique du monde, offrant ainsi à Ali un deuxième Grammy Award. En avril 2005, est créée une Fondation portant son nom, qui a pour objectif, entre autres, d’organiser un festival biannuel de jazz à Niafunké et de créer un centre de formation de jeunes artistes en instruments traditionnels locaux.

Ali Farka Touré décède le 7 mars 2006, au matin, à Bamako. Il souffrait d’un cancer depuis plusieurs années et était paralysé depuis quelque temps. Il est inhumé à Niafunké. Selon sa maison d’édition, World Circuit, Ali Farka Touré venait de terminer le travail sur un dernier album en solo. Ce sera Savane, album posthume, héritage d’Ali Farka Touré que Ry Cooder qualifie «d’absolument parfait».

Ramata Diaouré

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9 COMMENTAIRES

  1. BEAUCOUP DE MALIEN NE CONNAISENTE PAS LA VALEUR DE CET. POUR RAPPEL IL EST LE RECCORD MAMIEN EN NOMBRE DE LANGUE PARLEE (plus de 12)

  2. Artiste hors norme !
    Tu mérites ta place au panthéon de la musique !
    Dors-en paix Waraba !

    • C’EST OU LE PANTHEON DE LA MUSIQUE A BKO?

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