60ème réunion de la Commission de la condition de la femme de l’ONU : Mme Sangaré Oumou Bah est à New York à la tête d’une forte délégation

0

La 60ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW en anglais) de l’ONU se sont ouverts le 14 mars 2016 à New York au siège des Nations Unies. Ils dureront deux semaines. Mme Sangaré Oumou Bah, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, y représente le Mali, à la tête d’une forte délégation d’experts et de personnalités de la société civile.

Se déroulant chaque année, la réunion de la Commission de la condition de la femme est l’occasion pour les délégués des Etats membres de l’ONU d’évaluer les progrès accomplis en termes d’équité du Genre, d’identifier les défis qui restent à relever et de réfléchir ensemble aux stratégies à mettre en œuvre pour promouvoir l’égalité de sexes et l’autonomisation des femmes.

La rencontre permet également des échanges entre décideurs, politiques, chercheurs et militants des droits de la femme et des droits humains, afin de présenter les stratégies et actions mises en œuvre aux quatre coins du monde en faveur des femmes. Cette année, le thème retenu est: «Autonomisation des femmes et lien avec le développement durable».

La CSW est une Commission technique du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) et l’organe de décision politique mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Créé en 1946, l’ECOSOC a pour mission de préparer les recommandations en matière de promotion des droits de la femme dans les domaines politique, économique, civil, social et éducatif.

La CSW est également chargée de suivre, d’examiner et d’évaluer les progrès réalisés et les problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des dispositions de la Déclaration et du Programme d’action adoptés à Beijing en 1995.

En prélude à l’ouverture officielle des travaux de cette 60ème session, Mme Sangaré Oumou Bah a dressé l’état des lieux de la situation de notre pays devant une importante assistance au siège de la Mission permanente du Mali auprès des Nations Unies. Elle a affirmé que la CSW 60 se déroule dans un contexte marqué au plan international par l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, lancé par le Secrétaire Général de l’ONU en janvier 2016.

Ce programme compte 14 Objectifs de Développement Durable (ODD) et ambitionne d’éradiquer la pauvreté, de lutter contre les inégalités et de promouvoir la prospérité, tout en protégeant l’environnement au cours des 15 prochaines années. Lancés en février dernier au Mali, les ODD ont un objectif spécifique, le N°5, qui vise l’égalité de sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. Les autres ODD couvrent de nombreux domaines du développement durable, notamment la lutte contre la pauvreté, celle contre la faim, la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, l’emploi, le climat, la paix et la sécurité. Ils prennent tous en compte la dimension genre, qui est transversale.

Pour Mme la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, le Mali se réjouit du choix du thème de la présente session, ayant accueilli favorablement et adhérant aux recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur l’autonomisation des femmes et son lien avec le développement durable.

Selon elle, cela revêt une importance particulière pour notre pays, qui sort progressivement d’une crise multidimensionnelle, au cours de laquelle les femmes et les enfants ont payé le plus lourd tribut. Les ODD, poursuivra-t-elle, offrent un cadre pertinent et cohérent pour faire face aux défis de développement humains et économiques, et pour atteindre nos objectifs en matière de développement durable, qui figurent en bonne place dans l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Mme Sangaré Oumou Bah a réaffirmé la détermination de notre pays à mettre en œuvre les dispositions de cet accord, avant de faire un exposé sur les avancées du Mali en termes de promotion de la femme, nos autorités étant conscientes qu’aucune politique de développement durable ne pourra produire les résultats escomptés sans une véritable promotion des droits des femmes et leur implication dans le processus de développement socioéconomique et dans la prise de décisions.

«Pour assurer l’autonomisation des femmes, notre pays a initié des programmes ciblés, permettant à cette couche l’accès, dans des conditions d’égalité, aux ressources économiques, notamment à la terre, aux moyens de production et au crédit, ainsi que le renforcement de leurs capacités managériales. C’est  à cet effet que le FAFE (Fonds d’appui à l’autonomisation de la femme et à l’épanouissement de l’enfant) a été mis en place. La mise en œuvre de ces programmes contribuera à assurer l’indépendance économique des femmes, notamment par l’emploi et la réduction de la pauvreté féminine», dira Mme la ministre.

Parmi les acquis, Mme Sangaré Oumou Bah citera l’adoption par l’Assemblée Nationale de la la Loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives et les nombreuses actions menées pour mettre fin aux pratiques socioculturelles discriminatoires qui compromettent la participation efficiente des femmes aux efforts de développement national et qui constituent un frein à leur épanouissement, comme les mutilations génitales féminines et les mariages précoces.

Mme la ministre a également cité l’élaboration du 2ème Plan d’actions (2015 – 2017) de mise en œuvre de Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur «Femme, paix et sécurité». Notre pays se focalisera sur la prévention des violences, la protection, la réhabilitation des victimes, la représentativité des femmes dans le processus de paix et l’autonomisation économique des femmes.

Mme Sangaré Oumou Bah a terminé son intervention en réaffirmant l’engagement du gouvernement malien à poursuivre et à intensifier ses efforts pour la promotion des droits des femmes, en franche collaboration avec la société civile et nos partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Place maintenant aux travaux de la 60ème session de la Commission sur la condition de la femme, avec, ce 21 mars, dans l’auditorium de la Mission Permanente de la République Fédérale Allemande, un panel de haut niveau sur «Femmes et Conflits: Témoignages du Sud Soudan et du Mali», animé par les ministres de ces deux Républiques, en partenariat avec ONU FEMMES.

Ramata Diaouré

 

Commentaires via Facebook :