Le Mali, à l’instar des autres pays, célèbre ce mardi 11 octobre, la journée internationale de la fille sous le thème : « le mariage des enfants, facteur de risque à la santé de la reproduction et à l’épanouissement de la jeune fille ». Cette journée qui est organisée par le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille est placée sous la présidence de la première dame Keita Aminata Maïga.
En effet, cette journée est organisée par le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille en partenariat avec ses partenaires notamment l’Unicef, Save the Children, Plan-Mali et Terre des Hommes.
La Journée Internationale de la Fille a été instituée par l’Assemblée Générale des Nations-Unies le 19 décembre 2011 dans sa résolution N°60/170 fixant le 11 octobre comme la Journée Internationale des droits de la Fille. Cet engagement de la communauté internationale en faveur de la jeune fille est le fruit d’une longue action de plaidoyer des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’enfant et de l’équité du genre.
Il s’agit, à travers cette célébration, de soutenir l’amélioration des perspectives d’avenir laissées aux jeunes filles et de sensibiliser l’opinion sur les inégalités dont elles souffrent à travers le monde en raison de leur sexe. Car les filles connaissent les taux les plus élevés des cas de violence, de pauvreté et de discrimination, comparativement aux garçons. Parmi les graves violations de leurs droits, l’on note entre autres, les violences basées sur le genre (mariages précoces, excision, viols, l’exploitation par le travail (travail domestique mal rémunéré), etc. S’y ajoutent leur exposition à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales ou à l’esclavage sexuel pendant les conflits armés, leur faible accès aux services de santé et en particulier, la santé de la reproduction, leur faible accès aux opportunités d’éducation et de formation professionnelle, leur faible accès à l’information et aux activités de loisir, etc.
Selon Bakary Traoré, directeur national de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, la résolution N°60/170 stipule que la JIF reconnaît que l’autonomisation des filles, l’investissement dans leur éducation et leur santé, sont les clés pour briser le cycle de la discrimination et de la violence pour promouvoir et protéger leur capacité à jouir pleinement de leurs droits.
Pour lui, la célébration de cette journée offre l’occasion aux différents acteurs en charge de la protection et de la promotion des droits des filles et des adolescentes, d’examiner d’une part, les progrès accomplis dans l’accès aux droits qui leur sont reconnus. Et d’autre part, de servir de cadre pour susciter l’intérêt des décideurs et du public en faveur de la mobilisation des ressources de qualité pour mieux bâtir un environnement favorable à leur épanouissement et à leur autonomisation.
Traoré dira que le choix du thème de cette édition répond à une volonté affichée du département de tutelle de créer des conditions permettant d’offrir à chaque fille du pays, la possibilité de disposer et de jouir pleinement et librement d’un bon état de santé reproductive. Il s’agit, selon lui, de combattre toutes les pratiques allant à l’encontre de cette perspective dont le mariage précoce. Un phénomène fortement ancré dans les mentalités au niveau des communautés et qui ôte à la jeune fille, les chances de jouir de son enfance, d’être bien préparée pour mieux intégrer la vie adulte et s’épanouir.
Bakary Traoré ajoutera que la commémoration de la 5ème édition de cette journée coïncidera avec la 1ère année de mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable (ODD). Il a déclaré que la pratique du mariage précoce constitue un obstacle majeur à l’atteinte des ODD. Avant de rappeler que lors du Sommet de Londres, consacré au mariage des enfants, il a été convenu de développer, d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies nationales et plans d’actions visant à mettre fin au mariage des enfants, d’harmoniser les lois sur le mariage en fixant l’âge du mariage à 18 ans ou plus pour les garçons et les filles, d’investir dans les filles, de sorte qu’elles soient munies de connaissances, de compétences et de la confiance en soi pour prendre leur vie en main.
A noter que les activités commémoratives de la journée se dérouleront durant tout le reste du mois d’octobre dans toutes les régions du Mali en plus du niveau national. Cela se passera à travers des activités de plaidoyer, d’information, de sensibilisation et de formation des groupes cibles, en particulier les responsables administratifs et politiques, les leaders communautaires, les filles et adolescentes, les parents, les responsables des organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers, etc.
Fatoumata Fofana