Les Maliennes célèbrent depuis le 31 juillet dernier la Journée Panafricaine des Femmes. Une cérémonie solennelle s’est déroulée à la Maison de la Femme et de l’Enfant de Sabalibougou, présidée par la ministre de la Famille et de la Promotion de la Femme et de l’Enfant, Mme Alwata Ichata Sahi, et a été suivie de nombreuses autres manifestations, dont une conférence-débat qui aura lieu aujourd’hui même au Centre Aoua Kéita.
2012 marque le Cinquantenaire de l’Organisation Panafricaine des Femmes (OPF), née le 31 juillet 1962 à Dar-es-Salam, en Tanzanie, sous le nom de Conférence des Femmes Africaines. Sa dénomination actuelle date du Congrès de Dakar, en 1974. A sa création, l’Organisation s’était fixé pour objectif la mise en place d’un cadre d’échange et d’action pour accélérer le mouvement d’émancipation et de libération politique et économique de l’Afrique.
Après le Congrès de Dakar, l’OPF décidera d’instaurer de façon permanente le dialogue entre les femmes africaines et entre elles et leurs gouvernements sur les sujets qui affectent leurs vies, pour la promotion économique, sociale, économique, politique et culturelle de la femme africaine.
Dans notre pays, cette commémoration intervient à un moment critique, certaines Maliennes ayant été contraintes de fuir et de vivre dans la précarité, ou subissant les exactions des bandits armés et autres islamistes qui occupent le Nord de notre pays. D’où le choix du thème national «Cinquantenaire de l’Organisation Panafricaine des Femmes: paix et sécurité, un défi pour les femmes du Mali».
Des femmes et des jeunes filles déplacées ont parlé de leur vécu devant plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et des Personnes Agées, le Dr Mamadou Sidibé, qui a affirmé «les femmes sont nos mères, nos sœurs, nos épouses. Elles ont un rôle prépondérant dans la résolution des conflits. Il faut donc les encourager et les aider à contribuer à la consolidation de la paix». Pour sa part, Mme Alwata Ichata Sahi délivrera un discours très émouvant, dénonçant «ces images de femmes et d’enfants errants, fuyant les théâtres de violence, images d’un autre siècle de femmes battues sur les places publiques, de femmes et de fillettes violées, de femmes lapidées».
Après avoir exprimé sa compassion et celle de la Nation entière à ces victimes, Mme la ministre a poursuivi, en bonne connaisseuse du dossier pour avoir été Secrétaire Régionale pour l’Afrique de l’Ouest de l’OPF, «nous fêtons 50 ans de combat des Maliennes pour leur promotion et leur épanouissement. Nous aurions souhaité marquer ce Cinquantenaire du sceau de l’allégresse. Mais le cours de l’histoire en a décidé autrement, faisant des uns des victimes innocentes et des autres des spectateurs impuissants». Des kits scolaires et des vivres ont également été remis aux nombreux déplacés du Nord du Mali, femmes et jeunes en majorité, qui avaient fait le déplacement.
Signalons que le thème continental était: «Cinquante ans après la création de l’Organisation Panafricaine des Femmes (OPF), quelles sont nos attentes?». Il sera décliné dès le 2 août lors d’une conférence-débat à la Maison de la Femme et de l’Enfant de Dar Salam, devant une foule de femmes qui avaient pris d’assaut le préau de la structure, la salle de conférences initialement prévue pour la rencontre s’étant révélée trop exigüe. Tour à tour, M. Mohamed Touré, Mme Diallo Kama Sakiliba et Me Djourté Fatoumata Dembélé l’ont abordé au plan national et continental, sans omettre de porter leurs réflexions sur l’impact de la crise actuelle sur nos familles et les pistes de solutions à y apporter.
Nous reviendrons plus en détails sur les exposés de ces experts et de ceux qui nous entretiendrons aujourd’hui dans une prochaine parution.
Ramata Diaouré
