A un mois du 4ème Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide qui se tiendra du 29 novembre au 1er décembre 2011 à la station balnéaire de Busan en Corée du Sud, les acteurs de la société civile mondiale, y compris les groupes de femmes et de jeunes, du monde des affaires et de l’académie se préparent activement.
Au Mali, c’est la Fédération des Collectifs des ONG (FECONG) qui vient d’initier «un atelier d’élaboration de la position des OSC maliennes pour le 4ème forum de haut niveau de Busan en Corée du Sud sur l’efficacité de l’aide». Cet important atelier qui a été organisé en partenariat avec la Délégation de l’Union Européenne au Mali, a enregistré durant les deux jours de travaux (les 28 et 29 octobre 2011) à la Maison de partenariat de Bamako-Angers, la participation de toutes les organisations de la société civile de notre pays. On notait aussi la présence de Modibo Macalou, Conseiller technique à la Présidence de la République du Mali et non moins chef de Mission de Développement et de Coopération(MDC) ainsi qu’un Conseiller technique du Ministre de l’Economie et des Finances du Mali en charge de la Structure d’Harmonisation de l’Aide(SHA).
L’apport de ces deux experts sur la question de l’efficacité de l’aide a été plus que déterminant pour la compréhension de nos acteurs de la société civile.
Dans son discours d’ouverture, le président du forum des organisations de la société civile au Mali, Adama Diakité, fera savoir que cette importante rencontre consiste à dégager les voies et moyens pour renforcer la participation des organisations de la société civile aux débats liés à l’efficacité de l’aide.
Selon lui, c’est dans un souci d’appropriation et d’harmonisation des positions et d’approfondissement des thèmes liés à l’efficacité de l’aide par l’ensemble des acteurs de la société civile malienne que la FECONG organisera deux ateliers. Le premier qui a été réalisé le week-end dernier, consistait à préparer la rencontre d’Entébè (Ouganda) et le second consistera à faire la restitution de l’atelier de haut niveau de Busan.
A en croire le président des OSC, Adama Diakité, ces deux ateliers visent à informer les acteurs de la société civile malienne ; à permettre leur mise à niveau sur la problématique de l’efficacité de l’aide ; à renforcer leur appropriation et leur participation aux débats et aux changements au cours. Des ateliers qui enregistreront également la participation des acteurs gouvernementaux, des élus locaux ainsi que des personnes ressources.
Aujourd’hui plus que jamais, tiendra à réaffirmer Adama Diakité, le forum des organisations de la société civile entend jouer pleinement sa participation sur le terrain du développement. Il en veut pour preuve l’organisation de cet atelier qui, selon lui, est une parfaite illustration.
La feuille de route des acteurs de la société civile malienne
Le président du forum des OSC sait déjà à quoi s’en tenir pour ce 4ème forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide. Convaincu que les acteurs de la société civile doivent désormais être des acteurs et non des sujets de développement, il les exhorte tous à : élaborer la position des organisations de la société civile malienne pour l’atelier préparatoire de la position africaine des OSC pour le sommet de haut niveau de Busan qui aura lieu à Entébè en Ouganda ; à améliorer la participation des plate-formes maliennes à la conférence de haut niveau de Busan en Corée du Sud ; à soutenir l’appropriation des résultats de la conférence de la rencontre de haut niveau de Busan ; et enfin, à définir un mécanisme de suivi des résultats de la rencontre de haut niveau de Busan.
Auparavant, c’est la représentante de la Délégation de l’Union Européenne au Mali, Mme Anja Nagel, économiste de son état, qui a tenu à exprimer toute sa joie pour l’ouverture de cet atelier initié par la FECONG en vue de la préparation du 4ème forum de haut niveau de Busan sur l’efficacité de l’aide.
Tout en affirmant que l’Union Européenne est contente d’avoir pu répondre positivement à la demande d’appui pour l’organisation de la présente rencontre, elle tiendra à rappeler que leur coopération s’inscrit dans le cadre de l’Accord de Cotonou. Un cadre, qui, selon elle, offre une place importante à la société civile et plus largement aux acteurs non étatiques, puisqu’elle les considère comme des partenaires à part entière dans le dialogue et la mise en œuvre des politiques.
A en croire Anja NAGEL, leur accompagnement par rapport à cette initiative portée par la FECONG, mais qui enregistre la participation des principales faitières et des secrétariats régionaux du forum des OSC témoigne de la volonté de l’Union Européenne d’appuyer toutes les actions qui permettent à la société civile de prendre part activement aux débats d’idées et enjeux liés au développement et à la gouvernance.
Les enjeux du 4ème forum de Busan
Dans son intervention, l’économiste de la Délégation de l’Union Européenne au Mali insistera beaucoup sur les enjeux de cette rencontre.
Selon Anja Nagel, le 4ème forum de haut niveau qui se tiendra à Busan du 29 novembre au 1er décembre 2011, constitue non seulement un enjeu important pour la Communauté internationale, mais aussi pour la société civile qui se doit d’y avoir une place importante.
Les objectifs du forum
Anja NAGEL de la Délégation de l’Union Européenne au Mali fera savoir que le forum de Busan vise 4 objectifs majeurs.
Evaluer les progrès réalisés en matière d’efficacité de l’aide. Tel est le premier objectif du 4ème forum de Busan.
Selon Anja Nagel, le forum de Busan constituera en réalité une occasion majeure de mieux cibler le programme sur l’efficacité de l’aide afin d’accroitre les effets de l’aide sur les résultats en matière de développement. Les informations disponibles confirment qu’au niveau international, les progrès des pays partenaires et donateurs en matière d’efficacité de l’aide sont lents. Au Mali par exemple, la dernière enquête de suivi des indicateurs de la déclaration de Paris confirme ces progrès mitigés.
Tout en affirmant que la lenteur et la divergence des performances s’expliquent en partie par la lenteur des reformes, Anja Nagel tiendra cependant à ajouter que la plupart des engagements pris ont manqué de soutien politique et que les approches en matière d’efficacité de l’aide ont suivi un cours trop bureaucratique. C’est dans cette perspective, dira-t-elle, que l’Union Européenne, c’est-à-dire la Commission et les Etats membres, sont sur le point de définir une position commune qu’ils soutiendront à Busan.
Le second objectif est que la structure de gouvernance et le suivi, au niveau mondial, de l’efficacité de l’aide soient rationalisés : Selon Anja Nagel, la mise en œuvre de l’efficacité de l’aide devrait être ancrée au niveau national au moyen de «pactes nationaux» souples, gérés par le pays partenaire et s’appuyant sur les mécanismes locaux existants.
Le troisième objectif est que les principes de l’efficacité de l’aide soient étendus à d’autres acteurs tels les économies émergentes, le secteur privé.
Enfin, le 4ème et dernier objectif est que, sur la base du programme d’action d’Accra et les résultats du dialogue structuré de l’UE, le document concluant le forum de Busan réaffirme la reconnaissance du rôle d’acteurs indépendants à part entière des Organisations de la Société Civile (OSC) et leur rôle complémentaire par rapport aux Gouvernements et au secteur privé à but lucratif.
Après avoir rappelé tous ces objectifs, Mme Nagel fera savoir aux acteurs de la société civile malienne que cet atelier leur offre l’occasion de mieux s’approprier les enjeux en ce qui concerne l’efficacité de l’aide ; de faire un suivi et de définir une position des OSC maliennes en vue de la rencontre de Busan, mais également en prélude à la rencontre des OSC africaines qui se tiendra dans quelques jours à Kampala.
Birama FALL
Fédération des Collectifs d’ONG du Mali :
Le Sommet de Busan se prépare activement
C’est à l’issue d’un atelier sur l’élaboration de la position des Organisations de la Société Civile du Mali (OSC) en vue de préparer le prochain Sommet de Busan en Corée du Sud sur l’efficacité de l’aide et de faire une relecture de la Déclaration de Paris, que la Fédération des Collectifs d’ONG du Mali (FECONG) a tenu une conférence de presse à la Maison du Partenariat Bamako-Angers.
Cet atelier tenu les 28 et 29 octobre 2011, a permis aux représentants des différentes Organisations de la Société Civile malienne (OSC) de faire le point sur les impacts la Déclaration de Paris relative à l’efficacité de l’aide et de préparer les Sommets de Kampala et de Busan. Selon Mamadou Traoré, l’un des conférenciers, ladite Déclaration ne tient pas assez compte des préoccupations des OSC et ses conditionnalités ne les arrangent guère. Pourtant, ces organisations sont diverses et unies dans l’action, suivant leur slogan. «L’aide n’est efficace que quand elle arrive à résoudre les problèmes des pauvres », a soutenu Bakary Doumbia le Président de la FECONG.
A la question de savoir s’ils sont assez outillés pour aller à Busan, les conférenciers ont, les uns après les autres, éclairé la presse. A les en croire, le Sommet de Busan qui doit se tenir du 29 novembre au 1er décembre prochain, est très attendu par l’ensemble des OSC africaines. En effet, ce sera l’occasion pour elles de réaffirmer leur appréciation sur l’efficacité de l’aide et d’émettre une position commune qu’ils auront déjà adoptée sur le plan national (à travers ledit atelier) et sur le plan continental avec la rencontre préparatoire pour l’Afrique qui se tiendra dans trois semaines à Kampala en Ouganda.
Les OSC, en tant qu’actrices, doivent se prononcer sur l’appropriation, l’harmonisation et la gestion rationnelle de l’aide, faire une analyse des acquis et faiblesses. Madame Sidibé Diaba Camara, l’une des conférenciers, a conclu que «le Mali ne peut pas se passer de l’aide, et l’aide doit être utilisée de façon logique»
Rokia DIABATE