Cotonou au Bénin. Il vise la gouvernance de l’éthique de la recherche pendant les urgences sanitaires mais aussi et surtout à faciliter l’intégration des dimensions du sexe et du genre dans la gouvernance et la gestion des CNER, garantissant ainsi une approche inclusive et équitable.
Ses objectifs, entre autres, étaient également d’aider à établir des réseaux solides avec les acteurs de la recherche et le système de santé pour faciliter la collaboration, le partage des connaissances et la coordination lors des urgences sanitaires ; guider la mise en place d’un outil en ligne de gestion des CNER pour améliorer la communication, la transparence et l’efficacité des processus de gouvernance et guider la mise en place d’un système de management de la qualité pour garantir des normes élevées et une amélioration continue des processus et des performances des CNER ; tirer des enseignements de la gestion des comités d’éthique pendant la Covid-19 et adapter les pratiques pour mieux répondre aux défis futurs liés aux urgences sanitaires.
Mme Soumano Mariam Kéita, agent technique, du projet BCA-WA-Ethics II, dira qu’il s’agit d’un « projet de développement et de renforcement de capacité des CNER. Après la première phase, sans le Mali, le projet est sur sa deuxième phase dans laquelle est impliqué notre pays ».
Ce 4e congrès scientifique du projet BCA- WA Ethics II a regroupé le Mali, le Sénégal, le Bénin et le Niger. En tout 7 thèmes ont été traités pendant des sessions différentes. « Les grandes lignes du congrès tournaient autour de la gestion des comités d’éthique pendant le Covid-19 ; les expériences de mise en place d’un système de management de la qualité ; le renforcement de capacité de leadership et de gouvernance des comités d’éthique ; la mise en place d’un réseau avec les acteurs de la recherche et le système de santé ; l’autonomie et l’indépendance financière des CNER ; le renforcement d’un outil en ligne de gestion des comités d’éthique ; l’intégration des dimensions genre dans la gouvernance et la gestion de l’éthique de la recherche », explique Dr. Lasseni Konaté, membre du CNER du Mali.
Le congrès a axé ses activités sur la gouvernance des comités nationaux d’éthique. Il s’agissait de tirer les enseignements, les enjeux, de la gouvernance pendant les périodes d’urgence.
Pour ce qui concerne les enjeux par rapport à l’autonomie et l’indépendance financière des comités nationaux d’éthique, le congrès souhaite que les comités nationaux d’éthique soient « la sentinelle de la vigilance morale sur la route de la recherche ».
« C’est dans cet esprit que les comités nationaux d’éthique ont évalué le projet et protocole de recherche qui leurs sont soumis. Sur la base des engagements ainsi pris, les comités nationaux d’éthique doivent accepter de modifier ou de rejeter les protocoles soumis », explique Dr. Lasseni Konaté, membre du CNER du Mali qui a pris part à l’atelier de Cotonou.
Les CNER, une fois qu’un protocole leur est soumis, doivent aller sur le terrain pour le confronter à la réalité. Et par rapport à la situation, le comité doit pouvoir planifier et organiser ses activités et éventuellement aller sur le terrain. Le comité doit être doté en moyens pour le faire. « Donc la question de l’indépendance financière est assez importante. Il faut que le comité soit en mesure de prendre ses décisions et d’aller vérifier sur le terrain. Et après, être capable d’arrêter la recherche si elle est loin du protocole soumis », dit-il.
Selon l’agent technique du projet, les enjeux concernant ce congrès tournent autour de la performance sanitaire, de sa maintenance et de la satisfaction des comités nationaux.
« Ce dont je me réjouis le plus c’est la participation de 5 Maliens à ce congrès car il y avait un grand intérêt. Le thème abordé est et reste d’actualité après tout ce que l’on a vu et vécu pendant Ebola et la covid-19 », a exprimé Mme Soumano Mariam Kéita.
Dr. Mohamed Cissé, investigateur clinique au centre de formation et de recherche pour le paludisme a précisé qu’il n’est ni membre du programme et ni membre du comité national d’éthique mais qu’il a participé à la mise en place d’un réseau sous régional Recao qui a été établi entre trois pays à savoir le Mali, le Ghana et la Guinée. Réseau qui vise à renforcer les capacités d’éthique dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.
« Nous avons donc participé à ce congrès pour la présentation du projet. Principalement, le congrès était basé sur la gestion des comités d’éthique pendant les périodes d’urgence, qu’est-ce que ces comités ont fait comme travail pendant la période d’Ebola et de Covid-19 et ce qui peut être fait encore pour améliorer la situation. C’est dans ce sens que le congrès s’est déroulé avec plusieurs participants de divers pays dont le Sénégal, le Mali, le Bénin », clarifie Dr Cissé.
Les participants ont également discuté des perspectives qu’il peut y avoir comme le réseau Recao, a mis en place dans un contexte socio-culturel commune entre les régions des pays d’Afrique de l’Ouest. L’idée est de développer une approche éthique digne de ce nom entre les comités d’éthique.
Selon Dr. Cissé : « la participation du Mali a vraiment été bénéfique parce que ça nous a permis de parler entre professionnels dans le domaine éthique. Il y avait les membres des comités d’éthique des différents pays et chacun a un peu présenté le mode de fonctionnement de son comité. On a aussi appris qu’il faut renforcer la collaboration entre les comités d’éthiques nationaux et institutionnels. Cela a été un autre point positif de la rencontre ».
La rencontre a aussi permis d’accélérer la mise en place d’un site web du comité d’éthique national afin de partager les rapports d’activités annuels. Chaque publication sera un plus pour le pays.
Le Pr. Yacouba Diallo, spécialiste en hématologie et membre du CNESS du Mali, ajoute que ce 4e congrès du projet BCA-WA-Ethics II a été une opportunité pour les différents membres de beaucoup de comité d’éthique de la sous-région de se rencontrer.
« Globalement, ce fut une rencontre d’échanges d’expériences, d’approfondissement de connaissances en éthique mais surtout de poser les bases d’une mutualisation des efforts pour faire face aux défis d’éthique d’aujourd’hui et dans les jours à venir. Avec les nouveaux champs de réflexion dans le domaine de la recherche, il est important que les comités se préparent pour faire face aux réalités. C’est déjà un renforcement des acquis ».
Pour lui, le fait d’avoir pris connaissance des enjeux actuels, de s’informer sur la sous-région, a permis au comité d’éthique du Mali d’avoir de l’expérience. « Nous allons tout mettre en œuvre pour que le Mali ne soit pas en reste dans le développement de nouvelles stratégies et du renforcement de la collaboration avec d’autres comités d’éthique ».
Aminata Agaly Yattara