17 mars 1980-17 mars2020 cela fait 40 ans que disparaissait le leader estudiantin ABDOUL KARIM CAMARA DIT CABRAL alors secrétaire général du bureau de coordination de l’Union Nationale des Elèves et Etudiants du Mali (UNEEM).En effet c’est dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 Mars 1980 que devrait mourir dans des conditions atroces ce jeune malien de 25ans, terminaliste en Philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de Bamako.
Son seul tort si tort -il y’a fut d’avoir défendu l’école, pas celle des années scolaires arrangées, mais l’école en tant que système de formation de citoyen au service du développement harmonieux et durable de notre pays.
En l’assassinant, les maitres du jour pensaient réduire au silence les revendications légitimes de la jeunesse estudiantine du Mali. Mauvaise analyse car le processus révolutionnaire devrait continuer l’itinéraire que lui avait édicté les circonstances du moment. Il va se consolider dans la clandestinité avant de rejaillir comme un rebond en 1990 sous le label AEEM. Association des Elèves et Etudiant du Mali.
Le 26 Mars 1991 survint l’apothéose quand l’AEEM en symphonie avec les autres forces du changement arriveront à déboulonner une dictature qui avait pris corps dans notre pays depuis un certain 19 novembre 1968.
En reconnaissance au sacrifice ultime rendu au monde scolaire, l’ancien lycée régional de Ségou qui fut le point de départ de la contestation sera baptisé lycée ABDOUL KARIM CAMARA DIT CABRAL le 25 mai 1991.
Quarante longues années se sont écoulées et qu’avons-nous fait pour mériter de ce héros
En cette période historique et incontournable, tout le système éducatif doit avoir une pensée profonde envers ce patriote. Je demande à l’AEEM et aux scolaires de ne pas rendre inutile la mort de Cabral.
Aujourd’hui les différentes comités AEEM ne font que des sorties inutiles parce qu’ils ne grèvent généralement que pour les raisons suivantes “on n’a pas de Bics, il y a d’ampoules ou/et ventilateurs dans nos salles de classe, nous ne sommes pas d’accord avec le port des tenues scolaires”. En plus l’AEEM est devenue un réseau fermé de gangsters où on se permet de fusiller son camarade. À l’initial, l’AEEM est créer pour assurer un enseignement de qualité aux scolaires mais aujourd’hui atteindre cet objectif n’est plus d’actualité pour les cadres de l’AEEM. Dans un monde de plus en plus compétitif où il n’y a plus de place pour les médiocres, nous devons éviter toutes pratiques susceptibles d’altérer la qualité de l’enseignement que nous recevons.
C’est en agissant ainsi que nous pouvons dire que cet homme n’est pas mort pour rien.
Sidi Mohamed Coulibaly