3ème Session des Assises à Ségou : 44 affaires au rôle

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La 3ème session de la Cour d’Assises s’est ouverte, hier lundi 9 septembre 2013, dans la salle de conférence du Conseil Régional de Ségou sous la présidence de M. Moussa Sara Diallo, premier président de la Cour d’Appel. Il avait à ses côtés, M. Daniel Tessougué, Procureur général près de  la Cour d’Appel de Bamako et plusieurs autorités administratives et militaires de Ségou.

 

Daniel Tessougué, Procureur générral
Daniel Tessougué, Procureur générral

Dans ses propos, le Procureur général a touché à tous les maux qui gangrènent notre société. Abordant d’abord la prédominance des crimes, le Procureur a déclaré qu’on a l’impression que plus on réprime, plus le crime prolifère. Pour lui, cela s’explique par le fait que les délinquants sont assurés de l’impunité. “La rigueur a disparu, on peut tout se permettre au Mali aujourd’hui. Lorsqu’on a le bras long, on est assuré de l’impunité. Voler devient moral. Lorsqu’on est à un poste et qu’on ne vole pas, on est maudit. Celui qui instaure la rigueur est traité d’égoïste. Cette situation a conduit à la prolifération de la justice privée. On prend quelqu’un présumé innocent ou pas, on le brûle et la justice est rendue sous les applaudissements des spectateurs”, a ajouté le Procureur général près de  la Cour d’Appel de Bamako.

 

Parlant de la situation politique du Mali, M. Tessougué  a précisé que notre pays vient de très loin et que le peuple ne doit pas accepter qu’il se délite de nouveau. “Le cri de cœur des femmes violées et des amputés des régions nord doit retentir dans les oreilles des tenants des trois pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif. Justice doit être rendue”, a t-il ajouté. Pour M. Téssougué, les autorités ont obligation du sacrifice ultime comme les jeunes soldats Maliens qui, au front, se sont sacrifiés pour la libération du pays.

 

Dans la même lancée, le Procureur général a lancé une flèche aux autorités pour avoir décoré des personnes qui ne le méritaient pas. “Les jeunes soldats au combat n’ont nuls galons, nulles décorations, si ce n’est pour ceux qui ont brillée pour la qualité des vestes qu’ils portent. C’est grave quand on récompense ceux qui n’ont rien fait”, a martelé le Procureur général visiblement remonté.

 

M. Daniel Tessougué souligne que la moindre critique est très mal perçue au Mali et qu’on ne cherche pas à analyser les griefs. Selon lui, celui qui les formule est considéré comme l’ennemi à abattre. C’est pourquoi il a appelé les juges à faire front contre l’arbitraire. “Le juge ne doit pas être complice des malfrats. La force de la justice assurera la force de l’Etat”, a t-il déclaré.

 

En ce qui concerne l’élection du président de la République, le Procureur général a signalé que le même peuple qui a mis confiance aux nouvelles autorités  sera encore là pour se lever contre leurs pratiques le jour où elles constitueront une partie de leur problème, car le Mali ne sera plus comme avant.

 

Par ailleurs, au cours de cette session, 44 affaires concernant 84 accusés sont au rôle. Sur les 84 accusés, 76 sont en détention. Les accusés auront à répondre de différents crimes que sont: crimes de sang ; crimes contre les mineurs ; crimes contre les biens ; des cas d’incendie volontaire et le trafic international de drogue.

Tougouna A. TRAORÉ

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