30% de femmes à certaines fonctions électives et nominatives : La gent féminine du Mali aux anges

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femme-malienneAprès une longue année de tentatives ratées, les autorités ont finalement mis les bouchées doubles en faveur de la loi sur le quota de femmes aux fonctions électives et certaines fonctions nominatives. Le texte, qui a laborieusement recueilli la majorité parlementaire, ouvre la voie à une participation plus accrue des femmes aux prises de décision.

Il faut le dire sans ambages : il s’agit d’une adéquation du niveau de représentativité des femmes maliennes avec les engagements internationaux du pays en leur faveur. Après une longue réticence et des réserves objectives les unes que les autres, le texte s’en est laborieusement sortie avec 115 suffrages positifs et plus d’une vingtaine dans le sens opposé  tous exprimés au scrutin secret. Les proportions de défections étaient beaucoup plus importantes lors de la délibération sur les amendements avec une bonne quarantaine (40) de voix dissonantes essentiellement exprimée dans les rangs de la majorité. Lesdits amendements sont un effort d’amputation du texte de certains aspects gênants pour le monde religieux et coutumiers, tels que les allusions aux proportions de femmes dans les chefferies traditionnelles (conseils de village) et associations religieuses. Avec une telle altération, les dispositions de la loi ne vont s’appliquer qu’aux postes électifs politiques ainsi que les nominations administrations par voies de décret. Il n’en demeure pas moins que la nouvelle est une révolution d’autant plus qu’elle permet aux femmes d’être représentées à hauteur de 30% à la future assemblée nationale, ainsi qu’aux futurs conseils de collectivité territoriale (mairies, conseils de cercle, conseils régionaux).  Pour ce faire, la nouvelle loi dispose que les listes de candidatures, sous peine de rejet, doivent désormais non seulement prendre en compte le genre pour 30% de femmes au moins, mais également les mettre en bonne position d’éligibilité.  De quoi satisfaire les différentes représentantes de la gent qui se sont succédé à la tribune pour faire un vibrant plaidoyer dans le sens de la promotion féminine et d’une équité sociale et politique à plus de 50% de la société malienne.  Leur plaidoyer a résisté aux appréhensions et réserves de nombreuses composantes de l’Assemblée nationale persuadées que la loi rencontrera tout simple des difficultés d’application pour le monde politique malien, au regard de son inadaptation à un contexte de désintérêt pour l’exercice politique dans le pays profond. Aux difficultés de combler les places réservées aux femmes sur les listes s’ajoute le risque de vouer nombre de collectivités au dysfonctionnement à cause d’une évidente impréparation de la gente féminine rurale aux fonctions électives.  La perplexité et les réserves des voix dissonantes ont par ailleurs trait à l’inapplicabilité de la loi aux fonctions militaires et sécuritaires (armée et police), des aspects sur lesquels les inconditionnels de la loi ont tenté d’apporter des réponses plus ou moins convaincantes. Les nombreuses inquiétudes, explique-t-on, seront prises en compte dans le décret d’application qui va mieux encadrer la mise en œuvre de la loi.  L’étape de l’Assemblée nationale ainsi franchie, reste la promulgation de la loi par le président de la République, qui devra braver pour ce faire une certaine réticence du monde religieux monté sur ses grand chevaux quoique le texte ne comporte apparemment rien de religieux.

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5 COMMENTAIRES

  1. Cette loi n’est pour le bonheur de la vraie femme malienne, mais le contraire, nos petits fils vont subir les conséquences de cette nouvelle loi prise à cause des sales financements de l’occident.

  2. Personne n’est contre la “promotion” et l'”émancipation” de la femme malienne. Mais de grâce ne mettons pas la charrue avant les bœufs! Ceux qui nous incitent à faire cette discrimination positive pour les femmes qu’en est- il de l’état des lieux chez eux-mêmes? Après 225 ans de démocratie en France, 1 seule PM dame (Mme. Edith Cresson) et zéro présidente de la république; aux USA: zéro Présidente…Même demain ici en France, il n’y a ni complaisance, (ni discrimination?) à l’égard de la gent féminine, qui peut dire ça? L’on ne peut pas nommer quelqu’un à un poste de responsabilité (parce que c’est une femme) même s’il n’a pas la capacité alors que d’autres candidats plus aptes attendent. De la même manière l’on ne doit pas aussi refuser un poste à une personne sous prétexte que c’est une femme. Je n’ai pas de donnée statistique en la matière, mais je pense qu’il y a encore plus d’hommes que de femmes instruites en Afrique noire malgré que la population totale soit inversement constituée de plus de femmes que d’hommes… 😉

  3. La place de la femme c’est dans le foyer car jamais de la vie la femme ne sera égale à l’homme même dans le travail.
    🙄 🙄 🙄 🙄

  4. Quand la campagne de l’élection qui a permis à IBK d’être élu président commençais, le RPM était pratiquement en voie de disparition. Il avait très peu d’élus et n’existait que de nom dans certaines parties du pays. Ce sont alors les leaders religieux musulmans qui ont pris leur bâton de pèlerin et on joué le rôle de relais pour IBK. Dans beaucoup de zones surtout dans la partie sud du pays ils ont réussit à faire rallier la population au camp IBK et à lui accorder son vote. Il se trouve que la majorité de ces leaders religieux est contre cette loi alors on peut dire qu’avec cette loi IBK perd son principal soutien politique et cela est très grave. Les occidentaux aiment tordre la main à nos autorités pour faire voter des lois impopulaires mais qu’on ne s’y trompe pas, faire plaisir à l’occident à tout bout de champ à son revers. Les occidentaux rendent les régimes impopulaires mais ils ne restent jamais indéfiniment amis des régimes très impopulaires.

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