2ème congrès de l’Union des jeunes musulmans : Réflexion sur les défis et perspectives de l’Islam au Mali

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Mohamed Macky Bah

Du 7 au 8 mai dernier, le Centre international de Bamako a abrité le 3ème forum national de la jeunesse musulmane du Mali et le 2ème congrès ordinaire de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali (Ujmma). C’était sous la présidence de Thierno Oumar Hass Diallo, ministre des Affaires religieuses et du Culte.

Ce  3ème forum national de la jeunesse musulmane du Mali et le 2ème congrès ordinaire de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali, placés sous le thème « Islam au Mali : défis et perspectives », a drainé du beau monde. On notait  la présence des délégués venus des dix régions administratives du Mali, des représentants des partis politiques, des leaders religieux, des anciens Premiers ministres, entre autres.

Dans son discours d’ouverture, Thierno Oumar Hass Diallo a indiqué que l’Islam au Mali est confronté à deux défis majeurs. Il s’agit d’une part de la méconnaissance même de l’Islam et d’autre part, des liens entre religion et politique. « Il n’existe pas deux  Islams. Toutes les branches que l’on retrouve ne sont que le rajout des hommes. Il faut qu’on revienne aux fondamentaux de l’Islam», a-t-il déclaré. Partant, il a fait remarquer que le concept de la laïcité ne doit pas être une notion figée et doit évoluer à l’image de notre société. « L’Etat ne peut plus laisser le champ religieux  comme tel, l’évolution du monde exige à l’Etat d’intervenir pour recadrer  la situation », a-t-il laissé entendre.  Selon lui, la loi de la République n’interdit  pas à un religieux de s’impliquer dans la gestion des affaires publiques, mais il y a lieu, dit-il, de faire la distinction entre la religion et la politique. La religion a trait à la divinité et la politique relève de la volonté des hommes.

Prenant la parole, Cheick Mohamed Macky Bah, président de l’Ujmma, a salué le Président de la République d’avoir créé un ministère pour s’occuper des affaires religieuses. Partant, il a fait savoir que l’idéal qui a motivé la création de l’Ujmma était de fédérer toutes les associations des jeunes musulmans qui étaient de 74. Parlant du rôle joué par l’Ujmma, il dira qu’à la suite de l’éclatement de la crise, l’Union a lancé un appel pressant à tous les délégués de défendre la position du Mali et de ne pas s’acoquiner avec les marchands d’illusion pour déstabiliser le pays. « Cette consigne a été respectée à tous les niveaux », a-t-il précisé. Parlant de l’Islam au Mali, il a fait remarquer  que l’Islam a fait son entrée dans notre pays il y a mille ans. « Nous ne connaissons ni le terrorisme ni le radicalisme. Certes, notre pays regorge de plusieurs courants mais  les gens vivaient dans l’harmonie et dans la tolérance. Personne ne viendra du Sahara pour nous imposer une idéologie religieuse contraire à celle que nous pratiquions »,  a-t-il martelé. Avant de préciser que le courant religieux d’ailleurs n’est venu que pour semer la discorde et la méfiance entre les musulmans du Mali. «L’extrémisme religieux est une invention pour nous infiltrer et nous diviser», a-t-il affirmé.  Par ailleurs, il a estimé qu’à travers ce forum, ils vont se pencher sur l’Islam, la  politique et la religion, les questions d’emploi des arabisants et le renouvellement du bureau de l’Ujmma.

De son côté, Cherif Ousmane Madani Haïdara, président du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, a rappelé que l’Islam n’est pas  un accoutrement,  mais plutôt la croyance en Dieu. « C’est le comportement qui détermine qui nous sommes ainsi que notre appartenance à une religion quelconque », a-t-il soutenu. Par ailleurs, il a invité les leaders religieux à s’abstenir de faire la politique. Car, expliquera-t-il, les leaders religieux constituent la direction morale du pays. « Les religieux ont toujours été l’ultime rempart pour apaiser les tensions sociales dans notre pays. Si par malheur, les leaders  religieux s’aventurent dans l’arène politique, le pays risque gros », a-t-il soutenu. Toutefois, il a fait savoir  qu’aucune interdiction n’est faite  à un  leader religieux de faire la politique, mais il doit d’abord  démissionner de son poste pour faire  la politique.

Mohamed Salia Touré, Président du Conseil national de la Jeunesse, pour sa part, a  estimé que le radicalisme religieux veut tuer Dieu en voulant  tuer sa volonté. Et ce, en voulant créer un ordre universel unique que Dieu pouvait créer et qu’il n’a pas fait.  Nous y reviendrons!

Boubacar SIDIBE

 

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