2ème audience publique de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation : Des victimes soulagées, mais veulent des réparations

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Durant toute la journée de ce samedi 5 décembre 2020, la 2ème audience publique non judiciaire de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation s’est tenue sur le thème «Atteintes au droit à la vie, tortures et autres traitements inhumains, cruels ou dégradants au Mali ». Elle a été présidée par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M.Moctar Ouane.
-Maliweb.net-Des survivants de massacre, de meurtre, d’actes de torture en allant des années 1963 à Kidal, Bagne de Taoudénit (1969-1988) et celui de Kidal (1934-1997) passant les massacres d’ECHEEL en 1991 ; 20 mai 1991 à Léré ; 24 juillet 1994 à Bamba ; 23 octobre 1994 à Wadi Charaf (Kel Essouk) ;Tombouctou 2013 ; 23 mars 2019 à Ogossagou et 09 juin 2019 à Sobane Da se sont tous exprimés. Ses préjudices ont été la plupart causés soient par les forces de sécurité malienne, soit par des groupes armés rebelles ou terroristes, des milices auto-défenses.
Si les audiences publiques initiées par la Commission, permettent aux victimes de partager les violations qu’elles ont subies ainsi que leurs conséquences; mais aussi leur vision d’un Mali pacifié et réconcilié. Elles offrent également un espace de reconnaissance publique de la souffrance des victimes. Le Président de la Commission M Sidibé dira qu’elle permet surtout de rendre aux victimes leur dignité, d’intégrer leurs récits à la mémoire nationale et de faciliter un début de guérison. « Il s’agit donc d’une contribution concrète à la promotion du dialogue, du pardon, de la réconciliation nationale et de la paix, toutes choses qui sont au cœur des missions assignées à la Transition.»
Viendra ajouter Mme Fatoumata Toure, représentante de la Coordination nationale des victimes « A travers cette audience publique, la CVJR ne donne pas seulement une tribune pour parler de ce qui fait mal, elle offre l’occasion aux victimes de guérir des blessures visibles et invisibles qui sont plus douloureuses que les circonstances dans lesquelles elles sont survenues »
Au cri de cœur de Mme Toure à l’endroit des décideurs, elle dira « l’heure est grave avec la multiplication et multiplicité des victimes qui augmentent en milliers, il urge d’arrêter l’hémorragie à travers des solutions adéquates »
Le Chef du Gouvernement répondra que le Gouvernement condamne fermement « les assassinats, meurtres, tortures et autres traitements inhumains et dégradants qui se déroulent malheureusement dans notre pays, particulièrement dans les régions du Nord et du Centre » Et il s’est engagé à procéder à un recentrage de l’agenda sécuritaire sur la protection des civils, permettant ainsi d’orienter plus efficacement les ressources et les énergies vers la sécurisation des personnes en première ligne et les plus directement affectées par la violence et l’insécurité. » Et a enfin reconnu que « le pardon demeure une valeur cardinale de notre société, un socle sur lequel nous devons bâtir la réconciliation nationale que tous nos compatriotes appellent de leurs vœux »
Toutes les victimes passées à l’audition de l’audience publique ont tous appelés au dialogue, à la réconciliation en se pardonnant pour s’unir dans le présent et futur. Elles estiment qu’elles ont été abandonnées par l’Etat malien après avoir tout perdu pour cela elles demandent des réparations.
Bokoum Abdoul Momini/Maliweb.net

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