A l’issue des travaux du deuxième dialogue intitulé : « Prévention contre l’extrémisme violent au Mali », l’ONG « Femme et Développement » entendait améliorer la compréhension et l’expertise de la dynamique de l’extrémisme violent au niveau local et national.
Après avoir organisé en septembre 2021, un premier Dialogue national qui a permis l’élaboration de supports de plaidoyer et d’un plan d’action, et a recommandé la mise en place d’un réseau de femmes leaders engagées dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent, avec le slogan « la voix des femmes porte plus que le bruit des armes », l’ONG Femmes et Développement avec son partenaire l’Institut Américain pour la paix (United states Institute of peace), a organisé du 28 mars au 1er avril 2022, le 2ème dialogue national sur le thème : « Prévention contre l’extrémisme violent au Mali ».
Pendant 4 jours, ledit dialogue national a réunit 70 personnes dont les autorités administratives représentants de l’Etat, les organisations de la société civile féminines et internationales, les intervenants dans le secteur de l’extrémisme violent et du radicalisme, les femmes leaders de San et Konna, le corps diplomatique des Etats-Unis et du Royaume Uni.
Plusieurs thèmes se rapportant à l’inclusion des femmes dans les politiques et les mécanismes de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent ont été abordés pendant les quatre jours de travaux.
Ces quatre jours d’atelier ont été couronnés par l’adoption et la validation d’un certain nombre de documents qui leur serviront de boussole et de cadre d’action dans l’avenir, tels que : la déclaration finale des participants ; l’engagement des ONG ; le référentiel communautaire de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent ; le plan d’action du 1er dialogue mis à jour.
En sommes, les participants sous la clairvoyance de la directrice exécutive de l’ONG FEDE, Mme Korotoumou Théra, des personnes ressources et des experts ont fait des contributions pour l’amélioration des stratégies de lutte contre l’extrémisme violent et le radicalisme ainsi que les rôles et les responsabilités de chacun des acteurs et intervenants.
L’Ambassadeur des Etats Unis au Mali, Dennis Hannkis, le vice-président de USIP pour l’Afrique, le maire de Kati, la représentante de l’USAID au Mali, le représentant du ministre des Affaires religieuses ont félicité l’ONG FEDE pour son implication combien important dans la lutte contre l’extrémisme violent au Mali, qui a fait des milliers de victimes dans notre pays.
Le représentant du ministre des Affaires Religieuses dira que la lutte contre l’extrémisme violent est inscrite parmi les priorités du gouvernement du Mali, en témoigne la création d’un secrétariat permanent. Pour lui, l’implication de FEDE ne fait que faciliter la tache aux autorités dans ce combat que mène le peuple malien. Il en a profité au nom de son ministre pour féliciter et remercier la secrétaire exécutive, Korotoumou Théra de son engagement aux cotés des autorités.
A en croire la secrétaire exécutive, « il a été clairement établi que les femmes pouvaient jouer un rôle primordial dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent tant au niveau familial que communautaire si on leur en donnait les moyens ».
Exclure les femmes, c’est se priver de l’apport inestimable de celles-ci, et prendre ainsi le risque d’échouer. « En tant que mères et épouses, nous sommes incontournables dans cette lutte pour l’éradication de l’extrémisme violent », a-t-elle souligné. Et de réaffirmer « que les femmes sont prêtes à jouer pleinement leur partition, si les entraves mises à leur participation sont levées ».
Un plan d’action de 8 milliards F CFA
Mme Théra a assuré, qu’elles feront le nécessaire pour atteindre les objectifs fixés. La secrétaire exécutive a profité pour annoncer que le besoin de financement du plan d’action évalué à 8 milliards de F CFA. « L’ONG FEDE est heureuse et fière d’annoncer qu’elle a pu mobiliser un peu plus d’un milliard six cents mille francs CFA sur les quatre ans à venir grâce aux partenaires que sont : GCERF, le Royaume-Uni, l’ USIP et DRC », s’est félicité Mme Théra, qui a remercié les partenaires pour leur « implication constante auprès des femmes en vue de la promotion de leurs droits socio-économiques et politiques ».
Elle a informé l’assistance du lancement officiel dans une région du réseau des femmes leaders engagées contre l’extrémisme violent qui comprend une quarantaine d’associations de femmes et qui dispose d’une répondante dans chacune des dix-neuf régions du Mali ainsi que dans le district de Bamako. « Je lance un appel pressant à la directrice de l’USAID pour qu’elle nous soutienne dans l’organisation de cet événement », a-t-elle déclaré.
Depuis 2012, le Mali fait face à une expansion de l’extrémisme violent sur son territoire national. Des milliers de civils et de militaires ont perdu la vie ou ont été blessés dans les violences liées à l’extrémisme, tandis que d’autres milliers de personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur comme à l’extérieur. Aussi, la communautarisation croissante du conflit dans le Centre, fait peser un grand risque sur l’unité et la cohésion nationale.
Malgré les efforts des différents régimes pour endiguer le phénomène, des difficultés demeurent. C’est pourquoi, dira, la directrice exécutive que le contexte actuel rend plus que jamais urgent que l’Etat, avec l’appui de ses partenaires, repense le schéma de développement économique des régions du nord. « Des mesures et des actions d’envergure doivent être initiées pour engendrer une transformation sociale susceptible d’inverser la tendance actuelle marquée par la propagation de l’extrémisme violent », a-t-elle souligné. Il est indispensable pour atteindre cet objectif d’outiller les femmes et de les inclure dans toutes les politiques de prévention et de lutte contre ce fléau.
C’est ainsi que dans le cadre du programme « les Femmes contre l’extrémisme violent », initié par l’Institut Américain pour la paix (United states Institute of peace), l’ONG Femmes et développement est mise à contribution pour : mettre en place un réseau de femmes leaders dotées des capacités nécessaires pour jouer un rôle stratégique dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent…
Mamadou Sidibé