En effet, permettre au citoyen lambda en général et aux journalistes en particulier d’accéder à l’information, participe à la lutte contre la corruption dans la vie publique. L’accès à l’information qui fait l’objet de loi spécifique dans bien des pays est considéré comme l’une des conditions indispensables à la promotion d’une culture de la paix entre citoyens.
S’informer pour participer
Encourager la participation des citoyens à la vie publique et leur permettre de jouir de leurs droits civils et politiques passe, normalement, par la fourniture d’une information sincère et complète à tout un chacun. Le droit universel d’accès à l’information est essentiel au fonctionnement démocratique des sociétés et au bien-être de chaque individu. La liberté d’information ou le droit à l’information fait partie intégrante du droit fondamental de la liberté d’expression. Il s’agit d’un droit consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, qui dispose que le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté de «chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit».
Réalisant l’importance du droit d’accès à l’information à travers le monde ; se fondant sur la Déclaration de la plate-forme africaine adoptée à la Conférence panafricaine sur l’accès à l’information, de septembre 2011 ; laquelle a connu la participation de plusieurs organismes gouvernementaux, parlementaires, organisations professionnelles régionales et internationales et d’autres de la société civile ; le Groupe africain défend l’initiative d’institutionnalisation, par l’UNESCO, de la journée du 28 septembre comme «Journée internationale du droit à l’accès à l’information».
Pourquoi une commémoration internationale de la journée du droit à l’accès à l’information ?
Un Gouvernement ouvert et transparent est une composante fondamentale d’un Etat démocratique et développé. Comme stipulé par la déclaration de la plate-forme africaine sur l’accès à l’information : «… L’accès à l’information (AAI) est le droit de toutes les personnes physiques et morales, qui se compose du droit de la recherche, de l’accès et de la réception des informations des organismes publics et des organismes privés exerçant une fonction publique et le devoir de l’État de fournir de telles informations ».
En dépit de l’importance fondamentale de ce droit à la facilitation de tous les autres droits et les créations d’un environnement juste et équitable, il y a encore des pays qui ne disposent pas de lois nationales à l’accès à l’information comme une expression spécifique du droit.
Partout dans le monde, les gens exigent de plus en plus, une plus grande participation civique dans les affaires publiques et la recherche de la transparence. C’est dans ce contexte que le droit international ciblé vers une journée d’information est nécessaire comme un jour pour la promotion du droit à l’accès à l’information. Non seulement cela permet à travers une date spécifique qui fournit un message cohérent au niveau international, mais cette journée permet une coordination plus facile à travers des initiatives conjointes de sensibilisation du public et de l’illumination entre les organisations dans la logique d’une journée universellement reconnue.
Alors que la promotion de l’information et de la transparence est évidemment une activité qui se produit tout au long de l’année, une journée marquée par la collaboration est importante pour le plaidoyer, permettant de donner ainsi un message consolidé sur la nécessité d’un plus grand accès à l’information pour sensibiliser le public.
Pourquoi la date du 28 septembre ?
Le 28 septembre a été désigné comme une journée de sensibilisation sur l’importance du droit d’accès à l’information à travers le monde. Depuis sa création, l’importance historique et l’influence profonde de la célébration annuelle ont marqué le 28 septembre, comme l’un des jours les plus importants sur les calendriers de la liberté des défenseurs de l’information à travers le monde.
Cette journée, observée à l’origine comme la journée du « droit de savoir » à Sofia en Bulgarie où un certain nombre d’avocats de la liberté d’expression de 15 pays se sont réunis pour promouvoir la transparence et la responsabilisation des gouvernements lors d’une conférence tenue du 26 au 28 septembre 2002. Les pays participant à l’événement étaient l’Albanie, l’Arménie, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Géorgie, la Hongrie, l’Inde, la Lettonie, la Macédoine, le Mexique, la Moldavie, la Roumanie, la Slovaquie, l’Afrique du Sud, et les États-Unis d’Amérique. L’événement a conduit à la création d’une coalition internationale des avocats, connu sous le nom international de réseaux d’avocats de la liberté de l’information, qui a accepté d’entreprendre des initiatives internationales visant à améliorer l’accès aux normes d’information à l’échelle mondiale. Il a également été convenu lors de la réunion que sa journée de clôture, le 28 Septembre, devrait être désignée comme la Journée du droit de savoir et célébré comme tel chaque année.
L’importance de cette journée en Afrique a également été officiellement reconnue par la résolution 222 de la Commission africaine des droits humains et des droits des peuples lors de sa 50e session ordinaire. Le 28 septembre est actuellement un jour vacant sur les calendriers des événements de l’ONU et de l’UNESCO.
Comment la commémoration aura-t-elle lieu cette année à travers le monde?
Il existe déjà une forte association d’organisations qui travaillent actuellement dans le domaine de l’accès à l’information. Cette forte association d’organisations coordonne régulièrement des séries d’activités sur l’accès à l’information. Plutôt, la proclamation de la Journée attirera une plus grande attention à la question du droit d’accès à l’information et son importance fondamentale pour l’existence humaine. Cette journée donnera également à la question de l’accès à l’information une plus grande autorité, de la visibilité, de la reconnaissance et le fait d’assurer qu’elle est prise beaucoup plus au sérieux par les parties prenantes concernées, en particulier les gouvernements nationaux.
La date du 28 septembre est déjà marquée dans certains pays par une série d’activités, notamment des conférences, des ateliers, des marches, des concerts, des publications portant sur l’accès à l’information et des pétitions appelant les gouvernements à adopter et mettre en œuvre des lois d’accès à l’information. Ces activités ciblées et étendues, tenues régulièrement sous une journée officiellement reconnue, feront en sorte que la journée du 28 septembre est utilisée pour engager et éduquer les citoyens et les pouvoirs publics sur l’importance de l’accès à l’information comme un droit humain fondamental, et également de tirer parti de la sensibilisation du public pour son importance et notamment à travers l’accès aux interventions de l’information par l’éducation aux médias.
Notons enfin que la liberté d’information ou le droit à l’information fait partie intégrante du droit fondamental de liberté d’expression, tel que reconnu par la résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948). Et que la liberté d’information est une centrale dans le cadre du Sommet mondial sur la société de l’information, qui a réaffirmé la liberté d’expression et l’accès universel à l’information en tant que pierres angulaires des sociétés de la connaissance inclusives.
Réunis en 197ième session à Paris le 4 septembre 2015, l’UNESCO a invité tous les États membres, les organisations du système des Nations Unies et les autres organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et les individus, à célébrer la Journée, de la façon que chacun considère la plus appropriée, et sans incidences financières pour le budget ordinaire de l’UNESCO ;
Elle demande à la Directrice générale de porter la résolution adoptée sur cette question par la Conférence générale à l’attention du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, de sorte que la « Journée internationale du droit à l’accès à l’information » puisse être entérinée par l’Assemblée générale. Vivement alors l’adoption d’une Résolution par l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Dieudonné Tembely
Le GdM ne vient-il pas d'adopter en conseil des ministres un document de politique de transparence et d'accès du public à l'information sur la gestion des affaires publiques?
Comments are closed.