23ème anniversaire de la CDE : Non au recrutement d’enfants par les groupes armés

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Sensibiliser pour prévenir l’utilisation d’enfants dans les conflits armés au Mali. C’est le mot d’ordre qui a marqué la commémoration du 23ème anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) par l’ONU dans notre pays. La cérémonie s’est déroulée dans une salle des 1000 places du CICB qui refusait du monde, le 20 novembre 2012.

Pour ceux qui s’en rappellent, le Mali coprésidait, le 20 novembre 1989, le Sommet mondial qui a vu l’adoption du traité international qu’est la CDE. D’où la pertinence du choix du thème retenu pour cette année 2012, année de tous les dangers pour notre pays, qui fait face à diverses crises importantes, dont une rébellion et une occupation armées.

Le Directeur général de l’UNICEF, M. Anthony Lake, s’est d’ailleurs prononcé à ce sujet dès le mois de mai dernier, après la publication d’un rapport accablant de l’ONG internationale Human Right Watch. «L’organisation Human Rights Watch a publié hier un rapport convaincant, qui présente en détails des témoignages sur l’enlèvement et le viol de filles et de femmes par des groupes armés dans le Nord du Mali et le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes armés. De tels actes sont des violations graves du droit international humanitaire et peuvent constituer des crimes de guerre. Le rapport renforce la nécessité d’une plus grande attention à la situation au Mali et dans la région du Sahel. Il doit être mis fin immédiatement à ces actes odieux», déclarait-il alors.

Lui emboîtant le pas, la Représentante de l’UNICEF au Mali, dans son discours de lancement de la Campagne nationale de sensibilisation sur la protection des droits de l’enfant et la prévention de leur recrutement par les groupes armés, a martelé «je ne vous apprend rien en disant que plusieurs centaines d’enfants sont actuellement déjà enrôlés dans les groupes armés, et d’autres risquent d’être séparés de leurs familles ou recrutés avec le lancement plus que probable d’opérations militaires».

Et Mme Françoise Ackermans de rappeler, après les exactions des groupes armés qui sévissent au Nord du Mali, que l’une des missions prioritaires de nos autorités était de réfléchir et d’agir avant de tels évènements, déclarant «le Gouvernement et l’armée doivent saisir cette opportunité afin de minimiser l’impact d’une guerre sur la population civile, en particulier les enfants».

Beaucoup doit donc encore être fait pour la réalisation pleine et entière des droits des enfants au Mali, en particulier au vu du contexte actuel et des pesanteurs légales et socioculturelles qui persistent. Si le Mali ne manque pas de partenaires disposés à l’accompagner dans ce domaine, il ne faut pas oublier que c’est la volonté politique qui est l’alpha et l’oméga des réussites futures.

C’est pourquoi le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiénan Coulibaly, qui représentait le Chef du Gouvernement à la cérémonie, a réaffirmé que «l’utilisation des enfants comme combattants, agents de renseignement ou pour toute autre activité dans les conflits armés constitue un crime de guerre prohibé par les conventions internationales auxquelles le Mali a adhéré».

«Tous ensemble pour sauver nos enfants » ajoutera-t-il, avant de conclure en invitant, dans un appel solennel, les leaders d’opinion, religieux, traditionnels et coutumiers à s’impliquer effectivement pour la réussite de la Campagne.

Ramata Diaouré

 

Droit des enfants et travail

Dix principes-clés pour les entreprises

Un ensemble de dix principes repères pour s’assurer que les entreprises respectent et soutiennent les droits des enfants ont été édictés au plan mondial. L’UNICEF, le Pacte mondial des Nations Unies et Save the Children  les ont présentés à l’occasion de la commémoration du 23ème anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) le 19 novembre dernier à l’hôtel Salam.

C’est un appel fort qui a ainsi été lancé aux  entreprises de notre pays, dans le cadre de leur responsabilité sociale (RSE), sous la co-présidence des ministres du Commerce et de l’Industrie et des Mines. Couvrant un large éventail, les  Principes visent à amener les entreprises et les gouvernements du monde entier à respecter les droits des enfants, en leur faisant mener les actions nécessaires et adopter les politiques adéquates pour prévenir et corriger les conséquences néfastes liées à leurs activités sur la vie des enfants.

Selon Mme Françoise Ackermans, Représentante de l’UNICEF au Mali, la présentation des principes est un événement important. «Elle fait suite à un processus entamé en 2010 avec le ministère du Commerce et de l’Industrie et vous tous ici présents, à travers l’étude Impact du secteur privé sur les droits de l’enfant». Permettre aux entreprises d’accroitre les effets de leurs actions économiques sur les enfants et les guider dans leur démarche de respect et soutien des droits de l’enfant, à travers la présentation d’actions positives de promotion des droits de l’enfant sur les lieux de travail, les marchés et au sein de la communauté, tels sont les objectifs principaux des principes, qui sont basés sur des normes, initiatives et bonnes pratiques existantes dans les domaines de l’entreprise et des droits de l’enfant au plan international.

Ramata Diaouré

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