Mamadou Konaté meurt en 1956. La loi-cadre entre en vigueur en 1958. 2 ans après, Modibo Keita, devenu leader de l’US-RDA, proclame l’indépendance du Soudan Français.
A l’adoption de la Loi-cadre Defferre du 23 juin 1956 qui associe les populations africaines à la gestion de leurs affaires intérieures, le débat sur les indépendances divise la classe politique africaine. Pour les uns, il faut l’auto-détermination, pour les autres, il est trop tôt.
Ainsi, lors du congrès du Rassemblement démocratique africain (RDA) à Bamako en 1957, Felix Houphouët-Boigny (et la Section ivoirienne du parti) défend contre le reste des cadres, une indépendance de chaque pays africain vis-à-vis des autres mais liés chacun à la France selon la loi Defferre. Les deux idées majeures qui agitaient les esprits à Bamako étaient le droit à l’indépendance et l’unité des territoires.
Le 15 février, les partis africains réunis au Palais Bourbon à Paris refusent de s’unir sous la bannière du RDA et fondent à Dakar le 28 mars, face au RDA, le parti du regroupement africain (PRA), partisan d’une unité fédérale africaine, le 5 avril suivant, les élus du RDA au grand conseil votent en faveur de la création d’un exécutif fédéral, suscitant la colère de la Côte-d’Ivoire qui proteste et désavoue le vote de la délégation ivoirienne, mais le groupe RDA obtient le soutien du Guinéen Sékou Touré.
Arrivée au pouvoir en mai 1958, Charles De Gaulle veut une nouvelle constitution, qui définit notamment des nouvelles relations entre la France et ses colonies. Des représentants du Sénégal, de la République soudanaise, de la Haute Volta (Future Burkina Faso) et le Dahomey (Future Bénin) écrivent l’acte de naissance de la Fédération du Mali, suivi le 14 janvier 1959 au palais du grand conseil de l’AOF, par la tenue de l’Assemblée constituante de la nouvelle fédération, sont présents à l’acte de naissance de la fédération, Mahamane Alassane Haïdara (Mali), Maurice Yaméogo de la Haute Volta, actuel Burkina Faso, et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Mais les 21et 22 janvier, la Haute Volte et le Dahomey font volte-face en se retirant et en créant avec la Côte-d’Ivoire, le Conseil de l’Entente.
Le 15 mai 1959, De Gaulle reçoit M. Keita à l’Elysée et reconnait la Fédération du Mali au sein de la communauté, le 18 janvier 1960 des négociations sont ouvertes qui aboutissent à la signature le 4 avril des accords sur l’indépendance de la Fédération le 20 juin 1960.
Mais, les dissensions entre Sénégalais et Soudanais. Le 18 août 1960, sur ordre de Modibo Keita qui n’informe pas Mamadou Dia, le colonel Soumaré chef des forces armées mobilise les unités de l’armée malienne stationnées à Podor et Bignona pour sécuriser le prochain scrutin présidentiel, les Soudanais craignant une sécession des Sénégalais, qui eux, redoutent un coup de force soudanais.
Le conseil des ministres extraordinaire du lendemain, en présence d’un seul ministre sénégalais, décharge M. Dia de ses fonctions et décrète l’Etat d’urgence.
En réponse, Senghor et Dia, soutenus par la gendarmerie dirigée par les Sénégalais, font arrêter le colonel Soumaré le 20 août par le commandant de la Garde républicaine Sénégalaise. Le soir même, les députés sénégalais votent l’indépendance du Sénégal et l’Etat d’urgence, faisant reconduire le lendemain à la frontière, Modibo Keita et les représentants soudanais présents à Dakar.
Le 22 septembre 1960, Modibo Keita proclama l’indépendance de la République soudanaise qui garde néanmoins le nom de l’ancienne Fédération, la République du Mali.
Ousmane M. Traoré
(Stagiaire)