La 21ème session de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) s’est tenue le samedi 10 décembre au Palais des Sports en présence du chef du gouvernement, Modibo Keïta. Avec au menu, 234 dossiers d’interpellation sur lesquels, 22 ont été retenus pour être lus devant le jury d’honneur présidé par le ministre guinéen de l’unité nationale, Kalifa Gassama Diaby.
Depuis 1994, le Mali organise le 10 décembre de chaque année, un forum dénommé Espace d’Interpellation Démocratique (EID). Institué par le décret N°96-159 P-RM du 31 mai 1996, l’EID a pour objet d’informer le public national et international sur l’état des droits de l’Homme en République du Mali. Et ce, afin de contribuer de manière active et pédagogique à la réalisation d’une culture démocratique nationale et d’impulser de façon significative la politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens.
Dans cette dynamique, l’EID offre un cadre d’échange dynamique au cours duquel, les ministres sont interpellés par des citoyens sur des questions qui relèvent de la bonne gouvernance et en matière de droits et libertés publiques.
La 21ème session s’est tenue le samedi 10 décembre dernier au Palais des Sports en présence du Premier ministre, Modibo Keïta, et de plusieurs membres du gouvernement.
Selon le Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, la session de cette année 2016 connait, en termes de participation, une légère avance par rapport à celle de l’année 2015, avec 234 demandes d’interpellation contre 206.
Et sur les 234 demandes d’interpellations enregistrées, d’après le Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, 132 proviennent des régions, soit 56,41% et 102 de Bamako soit 43,59%. Parmi lesquels, 22 dossiers ont été retenus pour être lus devant le jury d’honneur présidé par Kalifa Gassama Diaby, ministre Guinéen de l’unité nationale. Et quatre dossiers ont été rejetés.
Cependant, le Médiateur de la République a déploré la faible participation des fémmes et des Maliens de la diaspora à l’EID.
Le président de la commission préparatoire de l’EID, Mahamadou Sissoko, a pour sa part, dressé le bilan de la 20ème session tenue en 2015.
Selon lui, au titre des interpellations lues, lors de la session de 2015, la commission préparatoire a retenu 23 interpellations qui ont été répondues par les ministres le 10 décembre 2015. Tandis qu’au titre des interpellations classées pour « suite à donner », sur 103 interpellations retenues, 76 ont fait l’objet de réponse de la part des départements ministériels, soit 73,78% contre 50,76% en 2015, soit une augmentation de 23%. Et sur les 76 réponses reçues, 10 interpellations ont été entièrement satisfaites. Parmi lesquelles, celle relative à l’intégration de 407 enseignants communautaires dans la fonction publique des Collectivités Territoriales en 2015 en plus de 500 autres en 2014.
Le président de la commission préparatoire de l’EID, Mahamadou Sissoko, a aussi révélé que de l’examen des réponses, il ressort que 20 dossiers ont été orientés vers les structures les plus appropriées et 6 sont pendants devant les tribunaux, 23 considérés comme mal fondés, 2 en attente de réaction de leurs auteurs, 15 autres attendent d’être régularisés.
Pour sa part, le président de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), Me Moctar Mariko a déploré le fait que la majorité des dossiers retenus pour ‘’suite à donner’’ sont en souffrance. D’après lui, si certains dossiers lus bénéficient des réponses immédiates et des promesses, force est de reconnaitre qu’à part l’effet d’annonce, aucune autre suite n’est donnée à certains dossiers.
Toute chose qui dit-il, laisse planer le doute sur la portée et l’impact de l’EID sur le respect des Droits de l’Homme et l’Etat de droit au Mali.
Lassina NIANGALY