21ème édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique : 140 victimes attendent réparation

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Sur 234 interpellations reçues, 94 ont été rejetées pour non conformité avec les critères de l’EID, 118 classées pour suite à donner et 22 ont été lues publiquement lors de cette 21ème édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) tenue le 10 décembre 2016 au Palais des Sports.

C’était un face-face entre  gouvernants et gouvernés au nom de la démocratie. Cela, sous l’observation d’un jury d’honneur dirigé par Kalifa Gassama Diaby, Ministre guinéen de l’Unité Nationale. Cette année, 234 interpellations ont été enregistrées dont la majeure partie porte sur des litiges fonciers et des fâcheuses décisions judiciaires rendues. Sur ces 234 demandes d’interpellation, 132 proviennent des régions et 102 de Bamako. Après le dépouillement, 22 interpellations ont été retenues pour être lues publiquement, 118 classées pour suite à donner et 94 rejetées pour non conformité avec les critères de l’EID.

Dans son mot de bienvenue, le Médiateur de la République, Baba Akhib Haidara, a déploré la faible participation des femmes et des Maliens de la diaspora à cet espace démocratique.

Le président du jury d’honneur, Kalifa Gassama Diaby a déclaré « Je crois que beaucoup de pays africains doivent s’inspirer de  cet exercice du Mali. C’est d’abord les questions de l’impunité. Pour mettre fin à cela, il faut des sanctions, des applications de droits. Un droit n’a pas de sens si sa violation n’est pas suivie de sanction. Ce qui ne va pas ensuite, c’est le manque d’information, de communication, d’écoute entre gouvernants et gouvernés.  Il faut un nécessaire rapprochement entre l’administration et les usagers. L’exécution des décisions de justice se pose avec acuité. Cela est un problème de gouvernance. Les décisions de justice doivent être exécutées. Autre problème de gouvernance, la méconnaissance des citoyens du droit. Les citoyens doivent connaître leurs droits pour les défendre. Cet espace démocratique du Mali est un combat pour la justice, la démocratie, un combat pour tout le monde tant au Mali qu’en Afrique et dans le monde entier»,.

Le Premier ministre Modibo Kéita s’est dit heureux de ces propos du Président du Jury d’honneur. «Je suis heureux de constater que le jury d’honneur ait apprécié cet exercice institué depuis 20 ans. Vos préoccupations ont été écoutées avec intérêt, avec attention monsieur le Président du jury d’honneur. Nous acceptons toutes les critiques, nous acceptons de nous remettre en cause afin de bien faire pour le bonheur des citoyens pour qui nous sommes là.  Nous travaillons d’arrache pied pour trouver une harmonie entre nous gouvernants et les gouvernés afin de combler le vide du manque de communication, d’information et sensibilisation».

Ousmane Ballo

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