Ce sont environ 2 000 orpailleurs d’une vingtaine de nationalités qui sont installés sur le permis d’exploitation de la société Randgold dans la localité de Djidian dans le cercle de Kéniéba. C’est un constat que nous avons fait lors d’une récente visite dans la zone.
Comme en terrain conquis, une marée humaine est installée sur le permis d’exploitation de la société Randgold. Ils ont construit de véritables villages de fortune avec des sachets en plastique et de la paille tout au long du flanc de la colline jouxtant la mine d’or de Loulo.
Le matin, de bonheur, ils se lancent à l’assaut des placers qu’ils creusent comme des rats fouineurs. Selon les responsables de la mine, ces gens-là sont installés ici depuis un certains temps. Ils sont pour la plupart des étrangers venus de la sous-région. Mais ce que déplorent les responsables miniers c’est que ces orpailleurs ne se limitent pas seulement à creuser des placers. Ils s’attaquent parfois aux installations de la société. Pour eux, cela est intolérable. Si cette situation continue, ils n’auront d’autres choix que de les chasser. Ce qui ne saurait tarder tout vraisemblablement.
La part de responsabilité de l’Etat est aussi engagée à ce niveau car il est partie prenante à 20% des actions de la mine. C’est aussi lui qui délivre les permis et dispose de la puissance publique, donc, il a tous les moyens de faire respecter l’ordre.
Pour l’instant les responsables miniers affirment que l’Etat malien est informé de cette situation, mais jusqu’à présent il ne réagit pas.
Les orpailleurs, eux de leur côté, affirment qu’ils ont reçu l’ordre d’une organisation dénommée Tomboloma (responsables coutumiers) pour s’installer, à laquelle ils versent des commissions.
Une chose est sûre, l’occupation anarchique, du permis de la société Randgold ne saurait être quelque chose de durable, car la durée de vie de la mine vient d’être prolongée jusqu’en 2028. Le jour où elle aura besoin de ses terres pour mener son activité, il y aura certainement des heurts et des soulèvements comme ce fut le cas dans d’autres localités.
A suivre.
Harber MAIGA