Depuis le lundi dernier, les jugements concernant la 1re session de la cour d’Assises de Bamako au titre de l’année 2019-2020 sont en cours. En l’occurrence, sur un total de 275 accusésdont 185 détenus, 200 dossiers ont été annoncés. Suivant le classement, la prédominance des infractions contre les personnes et les mœurs est nette.
En dépit de la difficile période que traverse le pays, les autorités judiciaires ont jugé indispensable d’ouvrir la présente session de la cour d’Assises de Bamako, capitale du Mali. Cela fait cinq (5) jours que les audiences se déroulent normalement. Dans son discours d’ouverture, le procureur général près de la cour d’Appel de Bamako, Idrissa Arizo Maiga, a, de prime abord, indiqué que cette audience est organisée dans le but de permettre aux détenus de connaitre leur sort. « les 200 affaires annoncées impliquent un total de 275 accusés sur lesquels 185 détenus », précise-t-il.
Ces différentes affaires se répartissent selon leur nature et leur nombre. En l’occurrence, les infractions contre les biens (vol qualifié) sont au nombre de 22, suivies des infractions contre les mœurs : vol : 17 ; pédophilie : 22 ; attentat à la pudeur : 2.Via ce discours, des infractions contre les personnes se répartissent comme suit : 9 cas pour l’assassinat ; 15 meurtres ; des dossiers relatifs aux coups mortels (25) ; 1 cas de parricide ; 10 cas d’infanticide ; 1 cas de torture.
Selon le PG, la prédominance des infractions contre les personnes suivies des infractions contre les mœurs est « nette ».Un signe qui, selon Idrissa Arizo Maiga, s’explique par le fait que la violence est devenue le mode d’expression dans ses formes les plus abjectes des humains dans leur colère et désir d’assouvir leurs honteuses pulsions sexuelles. « Mais ce qui davantage dramatise, c’est que les gens s’en émeuvent de moins en moins quand ils ne les (infractions contre les personnes ou moeurs) banalisent purement et simplement en les lançant sur les réseaux sociaux pour partager, je ne sais quoi avec les autres internautes », a-t-il soutenu.
Les infractions commises contre les personnes et les mœurs sont suivies des dossiers liés au terrorisme : appartenance à un groupe de combat ; détention illégale d’arme de guerre et de munitions en relation avec une entreprise terroriste : 29 au total. Les infractions portant sur le trafic international de drogue à haut risque sont au nombre de six (6), de même que la traite de personnes, voire le trafic de migrants (6).Au cours de cette session, 22 affaires portant sur « faux et usage de faux » seront aussi jugées. Ce n’est pas tout, cinq (5) affaires concernent l’atteinte aux biens publics doivent être jugées. Aussi, il y a trois (3) cas d’enlèvement de personnes ; un (1) cas de faux monnayage et contrefaction ; et un (1) cas d’incendie volontaire. Dans la présente session, les cas de terrorisme viennent en troisième position (29 cas).
Lors de cette ouverture, le procureur Maiga dit être sûr que le terrorisme est une infraction originale dans son mode de perpétration : la lâcheté, la cruauté, l’innocence des victimes. Ce qui fait des auteurs les êtres abjects, ignobles, impitoyables et profondément injustes, a-t-il dit.
Mamadou Diarra