En vue de coordonner leurs actions, les soufis du Mali se sont donnés rendez-vous, le samedi 22 mai 2010, au Centre islamique d’Hamdallaye. C’était sous la houlette du chef des soufis du Mali, Cheick Lassana Kané de Ségou sur le thème: «Le soufisme pour un monde sans violence».
Pour les organisateurs, cet évènement n’a aucun caractère politique et ne vise personne. Il s’agit, selon Jules Sambou, président de l’association de prôner l’union entre tous les soufis du Mali. A l’en croire, au Mali, il y a plusieurs tendances de soufisme dont la plupart ne se connaissent et ne se fréquentent pas. «Il est temps de casser le mur de la méfiance et de coordonner les actions du soufisme basées sur l’entraide, la solidarité et la bonne foi. C’est-à-dire, la pureté du cœur», a déclaré Jules Sambou.
Ainsi, le parrain de l’évènement, l’imam Mohamoud Dicko président du Haut conseil islamique du Mali a tenu à saluer Cheick Lassana Kané pour l’organisation de la présente rencontre qui, selon lui, contribuera à donner une bonne image au soufisme. Il a dit qu’il y a une grande confiance entre lui et le chef suprême des soufis. «Cheick Lassana Kané et moi partageons beaucoup de secrets», a confié M. Dicko.
L’occasion était bonne pour le guide du mouvement Ançardine Ousmane Cherif Madani Haïdara de s’adresser aux milliers de personnes venues écouter le message de Lassana Kané. «Je connais cet homme depuis 1983. C’est un musulman, honnête, respectueux et respectable», a-t-il dit. Haïdara soulignera que chaque fois que le chef des soufi est à Bamako, il lui rend visite à son domicile à Banconi. Il s’est réjoui de rappeler que depuis 1983, Lassana Kané lui a dit ceci à Mopti : «Allah m’a dit de te dire qu’il t’a mis au dessus des hommes». C’est pourquoi, Ousmane Cherif le considère comme un grand. «Lassana Kané n’est pas égoïste», a ajouté le leader d’Ançardine. A l’entendre, c’est l’égoïsme qui est à base des querelles entre les musulmans.
Pour sa part, Mohamoud Haïdara l’adjoint de Cheick Lassana Kané, petit fils de Niaro Karamoko de Ségou, a transmis les salutations fraternelles et amicales de son chef. Il se dit fier d’avoir été le premier soufi emprisonné à la Maison centrale d’arrêt de Bamako-Coura pour, dit-il, ses pensées qui ne collaient pas à celles du pouvoir de l’époque.
Le plus heureux de l’évènement était Mohamed Maki Bah, le jeune président de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA). Tous ceux qui ont pris la parole, l’ont remercié pour son esprit de clairvoyance à unir l’ensemble de la jeunesse musulmane en un seul corps.
«Allah ne se trouve nulle part. Il est avant tout la foi», a indiqué Mohamed Maki Bah. Pour montrer que dans le soufisme il n’y a que l’entente et la paix, il a transmis les salutations fraternelles de Thiorno Ahmadi Ali Tall de Nioro qui avait tenu à participer à la rencontre de Bamako. Mais que compte tenu d’un impératif, Thiorno n’a pas pu faire le déplacement. Le président de l’UJMMA fera également savoir que l’association de Lassana Kané fait partie de celles qui composent son union.
Soufi Bilal Diallo de Djicoroni-Para qui a écrit un ouvrage sur la Qadriah intitulé : «A la découverte de la Qadriah mère des Toriqas», s’est dit grand admirateur de Cheick Abdoul Kadr. Dans son ouvrage, soufi Bilal loue les qualités d’un homme qui n’agit qu’au nom et pour le seul nom d’Allah. «Nous devons mettre Allah au dessus des associations que nous animons», a laissé entendre M. Diallo qui a également prêché l’union et l’entente entre les musulmans.
A signaler qu’une conférence sur le soufisme fut animée par Baba Sylla, au cours de laquelle il a proposé de pérenniser cette rencontre annuelle des soufis.
Ont pris part à cette première grande rencontre des soufis, les délégations du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de France, de Koutiala, de San, de Mopti, de Sikasso, de Koulikoro et de Ségou. Ont également répondu à l’appel de Cheick Lassana Kané, Bagadadji Moussa Traoré, Issa Sacko dit Karamoko Bèfo, Boubacar Kouréïchi de Yirimadio, Moukadam Arsiké Bah, le représentant du guide de Djenné Guimbayara et le chef des griots du Mali Ousmane Soumano accompagné de Djeli Barou.
Sékou Coulibaly