« 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes »

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Dans le cadre de la campagne 2020 sur le thème : « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! », le CECI et SOCODEVI, à travers leur projet Voix et leadership des femmes au Mali (VLF-Musoya),entendent mobiliser l’opinion publique nationale et internationale sur l’urgence de lutter contre les violences basées sur le genre. Cette campagne s’articulera autour des activités d’informations, de sensibilisation et de partage d’expériences avec le public et les 25 partenaires du projet VLF-Musoya.

L’occasion est opportune pour intensifier la sensibilisation contre les ravages causés par ce type de violences, et surtout, sur la nécessité d’adopter une loi contre les violences basées sur le genre,qui constituent une grave violation des droits humains. En effet, en dépit des instruments juridiques nationaux et internationaux de protection des femmes et des filles, les violences à leur égard ne faiblissent pas. Au contraire, elles gagnent en intensité dans de nombreux pays à travers le monde, y compris au Mali. Selon l’Enquête démographique et de Santé-Mali 2018 (EDSM-VI 2018) la moitié des femmes (49 %) de 15 à 49 ans, en union ou en rupture d’union, ont subi, à n’importe quel moment de leur vie, des actes de violence émotionnelle, psychologique, physique ou sexuelle. Concrètement, celles-ci peuvent prendre diverses formes : violences physique ou psychologique, rapt, mariage forcé, exclusions, discrimination, stigmatisation, etc. Parmi les femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles, 68 % n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne. Cette même étude fait état d’un taux de mariage précoce préoccupant : 18 % des femmes de 25-49 ans sont en union avant l’âge de 15 ans et 53 % sont en union avant 18 ans. L’EDSM-VI 2018 indique également que 89% des femmes de 15 à 49 ans et 73% des filles de 0 à 14 ans ont été excisées. Selon les données de l’Etude UNFPA,rien qu’au mois de mars 2020, 304 cas de violences basées sur le genre ont été rapportés, avec une forte proportion de violences sexuelles (25%) dont 15% de viols et 10% d’agressions sexuelles[1].Ces actes constituent des délits, voire des crimes, mais au Mali, aucune loi n’interdit explicitement ces types de violences.De nombreux facteurs d’ordres social, économique et culturel soutiennent ces violences dans une société très marquée par les pratiques patriarcales. Les efforts d’information et de sensibilisation sont indispensables pour que les droits des femmes et des filles soient respectés, mais ceux-ci doivent être accompagnés d’efforts législatifs afin que les actes des violences soient condamnés par la loi.

La célébration des 16 jours d’activisme commence le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et prend fin le 10 décembre lors de la Journée internationale des droits humains.

A Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao, le projet VLF-Musoya et ses 25 organisations partenaires comptent sensibiliser les populations et interpeller la société civile sur les enjeux et les actions à mener pour mettre un terme à ces violences :

Mercredi 25 novembre : Caravanes mobiles dans les 6 communes de Bamako. Départ 09 heures à Badalabougou, devant le CECI, en face de la Clinique Mohamed V

Samedi 28 novembre : Emission Musoya à la Radio et la Télé Liberté à 10h

Jeudi 10 décembre : émission débats sur Radio Guintan, la Voix des femmes (10h) pour clôturer les 16 jours d’activisme.

Le projet VLF – Musoya (2018-2023) est mis en œuvre par le CECI et SOCODEVI. Il bénéficie de l’appui financierdu Gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada (AMC). Le projet vise à permettre aux femmes et aux filles de mieux exercer leurs droits et à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes au Mali.

-Pour plus d’information sur les actions du projet VLF – Musoya, veuillez prendre contact avec Aissata Cheick Sylla Doucouré, aissatas@ceci.ca

[1]Etude UNFPA sur l’impact de la COVID sur les VBG au Mali. Mai 2020,

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