“Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez !“. C’est le thème 2020 de la campagne mondiale “16 jours d’activisme pour l’élimination des violences faites aux femmes”. Ce thème fait écho à l’appel en faveur d’une action mondiale visant à combler les manques de financement et fourniture des services essentiels aux rescapés des violences pendant la crise de la Covid-19.
L’ONG JDWS, dont la promotrice fondatrice est notre compatriote Aïda H. Oualate, s’est impliquée à fond dans cette campagne. JDWS s’est fixé comme but de contribuer à l’épanouissement des femmes sahéliennes à travers une citoyenneté pleine et active pour le bienêtre commun. “Inscrivant notre démarche dans la lutte contre les violences basées sur le genre, nous ne pouvions pas rester en marge de ces journées“, a dit Mme Aïda H. Oualate. Pour la promotrice, depuis la pandémie de la Covid-19, JDWS a noté une hausse significative des cas de violences, avec en face, une offre de services quasi nulle aux victimes.
Le 25 novembre a été choisi pour commémorer le violent assassinat des sœurs Mirabal (Patria, Minerva et Maria Teresa) le 25 novembre 1960 par la dictature de Rafael Trujillo en République dominicaine. En 1997, les Nations unies ont officiellement reconnu le 25 novembre.
La Campagne de 16 jours repose sur des valeurs féminines, les principes des droits de l’homme et la certitude qu’il est possible de vivre dans un monde à l’abri de la violence. L’objectif lors de sa création, était double : sensibiliser à la violence basée sur le genre et reconnaître la violence à l’égard des femmes comme une violation des droits humains.
La Journée internationale pour l’élimination de violence à l’égard des femmes et aussi des droits de l’homme a lieu chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Les organisations féminines locales, non gouvernementales nationales, régionales et internationales, les organismes des Nations unies et les gouvernements sensibilisent l’opinion publique, mobilisent les électeurs, demandent des comptes et montrent les progrès accomplis en matière d’élimination de la violence fondée sur le genre.
JDWS qui a tout récemment fêté sa première année de présence au Mali et dans 5 autres pays de la bande de Sahel (Burkina Faso – Mauritanie – Niger – Sénégal – Tchad) a mis en place des équipes de volontaires coordonnées par un point focal pays.
A cet égard JDWS a opté pour : la promotion et le soutien des initiatives des femmes ; l’organisation ou la participation à des activités de renforcement des capacités des femmes par des formations théoriques et pratiques ; la contribution au plaidoyer en faveur de la santé de la femme; la promotion des échanges d’idées et d’expériences entre les groupes cibles ; la promotion et l’utilisation des nouvelles technologies pour les femmes.
Dans la mise en œuvre de ces piliers, JDWS a réalisé durant cette année des activités dont certaines sur le terrain et d’autres en ligne. Celles du terrain ont eu lieu au Mali, mais l’étude de la situation des VBG en période de la Covid-19 a été faite dans les 6 pays du Sahel.
En termes d’activités de sensibilisation et de communication sur les VBG, l’ONG a pu animer à l’occasion de la journée de la fille, un panel virtuel impliquant des acteurs dans le domaine des VBG, dont des universitaires et des experts dans différents domaines pour parler de la condition de la fille au sein des pays du Sahel. Ils nous ont édifié sur la situation des filles, à savoir qu’elles sont très loin d’être épargnées par les violences liées au genre. Nos efforts sont cependant limités en raison de la faiblesse de l’offre de services surtout dans le domaine, notamment de la prise en charge et de la réintégration des victimes dans la vie sociale en plus d’une législation approximative. La situation alarmante des VBG sur le terrain face à la réponse apportée par les acteurs démontre largement l’importance du thème de cette année car le combat contre les VBG a besoin de fonds et de coordination pour être plus efficace en vue de pourvoir la demande si forte en termes service de qualités.
“JDWS compte pour l’année 2021 rendre opérationnelles ces six antennes pays avec des activités allant dans le sens de la prévention, la promotion des droits de la femme et la plaidoirie. Pour la prise en charge, des appuis seront fournis malheureusement à un nombre restreint de victimes du fait de la complexité des charges qu’elles impliquent“, ajoute Aïda.
Après une première année d’intenses activités, JDWS recommande entre autres : une mise en synergie des actions des ONG et autres acteurs impliqués dans la lutte contre les violences ; une harmonisation des outils et mécanismes d’intervention ; une mise en place d’une base de données à jour des actions contre les violences basées sur le genre ; la formation des agents de santé, des personnels de sécurité dans le domaine de l’accueil et des conseils aux victimes de VBG.
Alexis Kalambry