L’Association féminine « LADAMUSO » avec le soutien de l’organisation canadienne, Journalistes pour les Droits Humains (JDH), a lancé le 30 novembre 2024 à l’Institut des Jeunes Aveugles de Bamako sa ‘Semaine de sensibilisation communautaire’ à l’intention des personnes vivant avec un handicap. Cette initiative vise à améliorer l’inclusion de cette couche sociale dans les activités d’information et de sensibilisation des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre au Mali.
Cette causerie éducative première d’une série, a été présidée par Mariam Dembélé, Enseignante à l’Institut des Jeunes Aveugles de l’Union Malienne des Aveugles (UMAC) en présence de Diodo Diallo, Présidente de l’Association « LADAMISÔ », Moro Siaka Diallo, Coordinateur de JDH au Mali, de Mariam Touré, Présidente du Comité des Femmes Aveugles du Mali , des élèves et des enseignants de l’établissement scolaire et éducatif pour les personnes vivant avec le handicap du district de Bamako.
La Présidente du Comité des Femmes Aveugles du Mali, Mariam Touré, s’est réjouie de cette initiative. Selon elle, les personnes vivant avec le handicap sont les grands oubliés des organisations. A l’occasion, elle a chaleureusement remercié LADAMUÔ et JDH pour cette causerie éducative sur les violences basées sur le genre à leur adresse.
Lors de la rencontre, le public a été éclairé sur le sens de la campagne des 16 jours d’activisme contre les VBG, le concept de Genre ainsi que les VBG (violences basées sur le genre). Elle a été aussi opportune pour expliquer les formes de VBG, certaines de leurs causes et conséquences.
A l’image de la Présidente du Comité des Femmes Aveugles du Mali, les participants (es) ont montré leur grand intérêt pour cette session interactive, informative et éducative.
« Je ne pouvais pas très bien définir les violences psychologiques et émotionnelles. Vraiment, cette session est une chance pour moi », a déclaré Awa FOFANA, une jeune handicapée visuelle. Un enthousiasme retrouvé chez Aguissa, un jeune garçon qui soutient à son tour : « je suis ravi de cette causerie éducative. Maintenant, j’ai compris que les concepts de VBG ne constituent pas des obstacles à ma religion ».
Pour d’autres, c’était le lieu de témoigner leurs expériences de la violence dans les écoles, en famille et ou dans les rues.
Il s’agit notamment de Dénis Coulibaly qui affirme : « Les violences commencent depuis nos maisons où les rôles et responsabilités sont définis et imposés. Nos parents sont les premiers à faire et renforcer les violences basées sur le genre. Nous devons changer de comportements dès la famille ».
Quant à Mariam DEMBELE, enseignante à l’école des jeunes aveugles de Bamako, elle a fait cas d ‘une expérience vécue : « je suis une handicapée visuelle. A l’université, un de nos professeurs écrivait au tableau et je ne voyais pas. Ce sont mes camarades qui me dictaient le cours que le professeur écrivait au tableau. Quand il a surpris mes camarades me dicter le cours, il a publiquement dit : comme tu es une handicapée, je vais te donner le thème des handicapés. Ces mots m’ont profondément blessé et ont été la cause de mon échec. J’ai redoublé la classe à cause de ces mots blessants ».
Soulignons que les causeries de sensibilisation communautaire soutenues par JDH au Mali dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG, se poursuivent jusqu’au 10 décembre 2024 dans le district de Bamako. Elles toucheront près de 200 femmes et jeunes filles vivant avec et sans le handicap ainsi que de leaders communautaires.
JDH est une organisation canadienne dont la mission est d’outiller les journalistes et médias à couvrir les questions relatives aux droits humains de manière éthique et efficace ; d’engager les médias avec la société civile, l’Etat, les Collectivités et d’autres parties prenantes pour promouvoir et améliorer les droits de la personne humaine et renforcer le réseautage local entre les médias et la société civile.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net