La Maison des Ainés a servi de cadre le mardi 10 octobre au lancement des activités de la 15e journée mondiale contre la peine de mort sous la thématique ‘’peine de mort et pauvreté’’. Cette cérémonie était présidée par le président de l’Association Action des chrétiens pour l’abolition et la torture (ACAT) M. Luc Diarra et Mohamed El Bachir Singaré chargé des Affaires juridiques d’Amnesty International Mali.
L’objectif de cette journée mondiale était de sensibiliser les dirigeants, les leaders d’opinion et la société civile sur les raisons pour lesquelles les personnes vivant dans la pauvreté courent plus de risque d’être passibles de la peine de mort et par conséquent, favoriser son abolition.
A l’entame de son allocution M. Diarra dira que l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture et des violations des droits humains (ACAT-Mali) était une association œcuménique, apolitique, à but non lucratif créée en 1996 et reconnu au Mali depuis juillet 1999. Elle est affiliée à la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT) depuis 2004, elle soutient les projets et actions de ses membres visant à abolir la torture sous toutes ses formes en général, en particulier l’abolition de la peine de mort. Elle regroupe une trentaine d’associations nationales sur quatre continents dont 15 en Afrique sub-saharienne.
Selon lui l’ACAT-Mali veut participer à la mission de la FIACAT et la coalition mondiale pour faire le plaidoyer et le lobbying auprès des autorités gouvernementales, des institutions nationales et internationales pour aller vers l’abolition totale de la peine de mort au Mali et dans le monde. Avant de reconnaître que le droit international des droits de l’homme n’interdit pas l’application de la peine de mort mais en encadre l’exercice. Ainsi, l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) de 1966, auquel le Mali a adhéré le 16 juillet 1974 précise que « dans les pays où la peine de mort n’a pas été abolie ,une sentence de mort ne peut être prononcée que pour les crimes les plus graves »a-t-il rappelé.
Le PIDCP a précisé M.Diarra, dispose que la peine de mort doit être prononcée par un Tribunal impartial et compétent et ne concerne pas les mineurs ou les femmes enceintes. Cette convention a été complétée par le deuxième protocole facultatif rapportant au PIDCP visant l’abolition de la peine de mort en 1989.
Quelles infractions étaient passibles de peine de mort ?
Selon lui sans prétendre les citer toutes, il a énuméré la sorcellerie, le cannibalisme, le parricide, le fratricide, l’adultère avec la femme du chef, la haute trahison, le vol d’or, de bétail, d’objet sacré, le viol des lieux sacrés, la gestion cruelle du pouvoir, le non-respect de certains consignes culturelles strictes…
A noter que la peine de mort au Mali a été votée en faveur des quatre résolutions pour un moratoire universel aux Nations-Unies, un projet de loi a été présenté à l’Assemblée Nationale prévoyant l’abolition de la peine de mort au Mali en octobre  2007, mais jamais voté. Par Fatoumata COULIBALY