«Genre et problématique de la consolidation de la paix dans la bande sahélo-saharienne», c’est le thème de la 14ème édition de Forum de Bamako, initié par la Fondation éponyme, qui se tient dans notre capitale du 11 au 15 février.
Cette édition 2014 a débuté par un pré-Forum, le mardi 11 février, avec un exposé de l’ancien Premier ministre de Guinée Conakry, Kabiné Komara, non moins Haut Commissaire de l’OMVS.
Il a annoncé les couleurs en magnifiant le rôle des femmes dans la gestion des conflits en Afrique. C’était en présence de la ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Ba.
A l’entame de son exposé, le Haut Commissaire de l’OMVS a loué les qualités des femmes et surtout leur capacité à résoudre les conflits par une parfaite connaissance des mécanismes traditionnels de résolution de ces crises. D’autant plus qu’elles sont les premières victimes des conflits.
«Elles sont le socle et les dépositaires d’une culture traditionnelle qui leur attribuait le rôle prééminent dans l’administration de la cohésion familiale et sociale, la transmission et la perduration des valeurs fondatrices du vivre ensemble. Elles savent mieux que quiconque s’inspirer des mécanisme traditionnels de gestion et de résolution des conflits», a-t-il déclaré.
Avant de rappeler le très important rôle que les femmes de l’Union du Fleuve Mano ont joué dans la résolution dans la guerre civile sanglante du Libéria, qui a duré de 1989 à 2000, fait près de 150 000 morts et jeté près de 850 000 refugiés dans la détresse, disloqué des familles et mis l’économie du Libéria à terre.
L’ancien Premier ministre a indiqué que ces braves femmes ont pris conscience de la gravité du conflit qui était en train d’absorber les ressources humaines, matérielles et financières de trois pays, à savoir le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée Conakry. Ainsi, a-t-il expliqué, «elles ont constitué une association des femmes de la Mano River, sur une base riche et diversifiée, comprenant des femmes jeunes, moyennement jeunes, âgées et très âgées. Elles ont décidé que c’est elles seules qui pouvaient arrêter la tragédie. Pour cela, elles ont étudié le profil psychologique de chacun des Chefs d’Etat (Lassana Conté, militaire, Président paysan, Charles Taylor bouillant guérilléro, Tidiane Kaba, ancien fonctionnaire international).
Patiemment, elles ont rencontré les différents protagonistes du conflit, dans chacun des pays et à l’étranger, recoupé les informations et élaboré une stratégie, en jouant de manière sincère sur la corde sensible de chacun des trois Chefs d’Etat». Mais, selon lui, le plus important, c’est de prévenir les conflits. C’est pourquoi, il a invité les femmes à se battre contre toutes les formes d’exclusion, à savoir, l’exclusion économique, sociale et politique.
«Prenez d’assaut les partis politiques, les associations, apportez vos voix et vos contributions, pour que les décisions stratégiques ne passent pas sans vous. Mais, surtout, soyez intrépides et courageuses, pour vous battre, gravir tous les échelons et hiérarchies étatiques, parlementaires et autres», a-t-il ajouté.
L’ouverture de cette 14ème édition est prévue pour ce matin. Elle va enregistrer la présence de sommités de la recherche et de la prospective, d’économistes et de politologues de divers horizons.
Youssouf Diallo
