Me Adame Bâ Konaré, épouse de l’ancien Président Alpha (Mars 2000)
« Les femmes sont encore confrontées à des problèmes de droit. Moi-même, je suis particulièrement sensible à cela. Je sais que les décisions de justice malheureusement ne sont pas toujours rendues à la satisfaction des femmes. J’enrage souvent de voir que les femmes sont les souffre-douleus dans les foyers par rapport aux lois.
Mme Sylla Aïssata Traoré, ancienne fonctionnaire :
Cette année encore, le 08 mars donnera l’occasion aux femmes de réaffirmer leur statut social.
Les hommes doivent s’assurer que l’amélioration de ce statut n’aspire qu’au bien des ménages et du pays. L’épanouissement du statut de la femme tel que nous l’envisageons, ne saurait influer sur les devoirs sociaux.
Mme Fanta Damba, Cafo :
la Coordination des Associations et Ong féminines que nous présidons est l’expression du combat de la femme.
A travers les femmes qui l’animent, elle a rehaussé l’image de la femme.
Certes, il y a eu des résultats tangibles, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les femmes, dans leur quête de bon positionnement social, ne doivent jamais perdre de vue l’immense devoir qui leur incombe.
Mme Sira Diop, ancienne institutrice :
Depuis l’institutionnalisation du 08 Mars en faveur des femmes, l’évènement retient l’attention assoiffée d’une promotion sociale.
La femme malienne, après avoir engrangé un positionnement social notable, ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Plus que jamais, le combat doit continuer, et positivement.
Mme Cissé Alima Traoré, ancienne présidente des groupement des femmes de la Commune V :
Depuis que le 08 Mars s’est institutionnalisé, les femmes en général jouissent d’une ascension sociale qui ne dit pas son nom. Cette situation s’est solidement confortée par l’avènement de la démocratie.
M’Bam Konta, ancienne leader des femmes de Mopti :
Le taux de scolarisation des femmes reste en deçà des attentes. Certes, des efforts ont été faits sous l’impulsion des pouvoirs publics, mais, le plus dur reste à faire.
L’accès des femmes aux structures socio sanitaires reste très préoccupant. Par ailleurs, dans le cadre de la promotion de leurs activités socio économiques, les femmes restent confrontées à la problématique du foncier.
Histoire du 8 mars
Comment le 8 mars est devenu la Journée Internationale des Femmes…
Ce vendredi 8 mars 2013, les femmes maliennes, à l’instar de toutes les femmes du monde célèbrent la Journée Internationale de la Femme.
Nous vous proposons l’historique de cette fameuse journée.
La légende veut que l’origine du 8 mars remonte à une manifestation d’ouvrières américaines du textile en 1857, événement qui n’a en réalité jamais eu lieu ! En revanche, l’origine de cette journée s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe, au début du XXème siècle.
La création d’une Journée internationale des femmes est proposée pour la première fois en 1910, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin, et s’inscrit alors dans une perspective révolutionnaire.
La date n’est tout d’abord pas fixée, et ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier.
Jusqu’à nos jours…
La date est réinvestie avec le regain féministe des années 70 et la Journée internationale des femmes est reconnue officiellement par les Nations Unies en 1977, puis en France en 1982. C’est une journée de manifestations à travers le monde, l’occasion de faire un bilan.
La Journée des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Car, tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas atteinte, nous aurons besoin de la célébrer.
Félicitations Femmes Maliennes !
A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, nous reproduisons ici, en hommage à toutes les femmes maliennes et d’Afrique, ce poème de l’écrivain Sénégalais feu Leopold Sédar Senghor.
Femme noire
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au cœur de l’Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est
Tamtam sculpté, tam-tam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire
A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Léopold Sédar Senghor