Organisées par le Centre de la Cedeao pour le Développement du Genre (Ccdg) en parténariat avec la Fondation espagnole “Femme pour l’Afrique”, les assises nationales de formation en techniques de médiation et dialogue de paix pour les femmes leaders du Mali ont pris fin, le vendredi 20 juin 2014 à l’École de maintien de la paix, Alioune Blondin Bèye, sous la présidence de la directrice du Centre de la Cedeao pour le Développement du Genre (Ccdg), Mme Aminatta DibbaI.
Ces Assises nationales qui se sont déroulées du 16 ai 20 juin 2014 constituent la troisième phase du projet conjoint Cedeao-Fondation Espagnole intitulé “Femmes du Mali Agissant pour la paix”. Elles ont offert une formation personnalisée et spécialisée pour renforcer les capacités des femmes maliennes dans la médiation et le dialogue de paix pour leur participation effective dans le processus de réconciliation nationale enclenché par le Mali depuis 2013. Dans cette dynamique, elles ont accordé une importance particulière sur l’implication et l’engagement des femmes et des groupes de femmes dans ce processus de médiation.
Ces assises qui ont regroupé les femmes du Gouvernement, de l’administration locale et la société civile de toutes les communautés du Mali visent à contribuer au processus de reconciliation du Gouvernement malien par le renforcement des capacités des femmes maliennes dans les techniques de médiation et de dialogue pour la paix, la création d’un cadre propice au dialogue inrtercommunautaire et action pour la paix. Les femmes leaders du Mali ont profité de ces assises pour lancer un appel :
• à l’État de la République du Mali pour :
– impliquer les femmes dans le processus de médiation et négociation ;
– l’accompagnement des femmes à la reconnaissance, la valorisation et la continuation des efforts fournis par les femmes dans le cadre de la gestion et la consolidation de la paix ;
– créer une structure pour la prise en charge psycho-sociale des femmes ;
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voter une loi qui garantisse la parité sur les listes électorales, les postes électifs et semi-électifs entre autres;
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• aux Organisations de la Société civile pour:
– renforer le rôle de veille afin de prevenir la recrudescence des conflits ;
– renforcer leur assistance aux communautés et populations vulnérables ;
– entreprendre des initiatives visant à documenter les violations des droits de l’homme survenues dans le cadre u conflit malien, etc…
• à la Cedeao pour :
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appuyer les femmes pour une participation active dans le processus de médiation et négociation ;
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– commanditer des études pour faire la lumière sur les violations de droits de l’homme au Mali en mettant un accent particulier sur les cas de violences sexuelles et sexistes ;
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accompagner les femmes leaders du Mali agissant pour la paix dans la conception et la mise en oeuvre de leurs différents projets entre autres;
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• à la communauté internationale pour :
– appuyer le Mali dans ses efforts de retour à la paix ;
– appuyer et assister le gouvernement afin de mettre en place, au plus vite, les organes de justice adéquats seuls à même de lutter contre l’impunité sous toutes ses formes ;
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accompagner les femmes leaders du Mali agissant pour la paix dans la conception et la mise en oeuvre de leurs différents projets, etc…
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Selon la directrice du Centre de la Cedeao pour le Développement du Genre (Ccdg), Mme Aminatta Dibba, il s’agit de contribuer au renforcement des capacités des femmes leaders maliennes en techniques de médiation et dialogue de paix, tout en accordant une attention toute particulière à l’importance de leur participation au processus de médiation enclenché par le Mali depuis le mois de juin 2013. C’est pourquoi, elle a précisé qu’il est question d’aider ces femmes à identifier les opportunités dont elles disposent pour participeer à ce processus national en cours.
Mme Dibba estime que ces assises ont été une occaion de mener des discussions riches en enseignements pour trouver des solutions aux problèmes auxquels les femmes du Mali font face en général, mais plus spécifiquement dans le contexte actuel de conflit au Mali. En plus, elle a ajouté qu’elles ont permis d’offrir aux femmes leaders du Mali une plateforme pour échanger des connaissances et un savoir faire pour leur inclusion parfaite dans le processus de reconciliation nationale. “Je suis très satisfaite des réponses adéquates et pertinentes proposées pour prendre en compte vos préoccupations dans ce processus et par rapport aux autres aspects de vos conditions de vie en général. Près de 10 projets d’envergure ont été refléchis et élaborés par vous-mêmes au cours de ses assises. Vous venez de franchir un pas essentiel avec l’identification de ces projets de développement novateurs et fédérateurs pour le Mali”, a précisé Me Dibba.
Selon elle, la mise en oeuvre de ces projets permettra d’affiner une stratégie pour une meilleure implication et une meilleure visibilité des efforts dans le contexte actuel.
Tougouna A. TRAORÉ