Sommet extraordinaire de la CEN-SAD : Des engagements et 500 millions de F CFA pour le Mali

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En plus des engagements pour une sortie de crise au Mali, la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad) a mis dans la cagnotte une contribution financière de 500 millions de F CFA pour appuyer à la Misma. C’était le samedi 16 février dernier à N’Djamena au Tchad, lors de la session extraordinaire du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, présidée par le président tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de la Cen-Sad, à qui le chef de l’Etat par intérim, Dioncounda Traoré ne pouvait que réitérer la reconnaissance du gouvernement et du peuple maliens.

Censad Après la rencontre de 2010, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cen-Sad se sont retrouvés à N’Djamena, la capitale tchadienne, pour une session extraordinaire de leur espace. Les engagements pris aux termes de ce sommet sont à l’avantage de la sécurité, de la paix et du développement durable dans l’espace communautaire qui s’étend à 28 pays, dont le Mali pour lequel une déclaration spéciale a été faite.

La conférence a condamné fermement l’occupation du Nord du Mali et l’offensive lancée le 10 janvier 2013 par les groupes armés terroristes et narcotrafiquants contre les positions de l’armée malienne dans la zone de Mopti ainsi que les crimes contre les populations civiles et autres violations du droit international humanitaire, y compris la destruction du patrimoine culturel et religieux.

Elle s’est réjouie de l’appui prompt et efficace apporté par la France à la demande du gouvernement malien et de la Cédéao dans le cadre de la légalité internationale.

Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont félicités du déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) ainsi que des actions en cours menées par la Cédéao, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations unies au Mali.

Tout en se félicitant de l’adoption, le 29 janvier, de la feuille de route du gouvernement de transition du Mali et de l’annonce faite d’organiser des élections avant juillet 2013, les chef d’Etat ont invité les Etats membres et les partenaires multilatéraux et à apporter assistance et appui au gouvernement de transition pour la préparation et la tenue effective des élections devant légitimer les institutions maliennes et contribuer à la stabilisation de la situation politique et sociale.

Mais avant, ils ont demandé la concrétisation rapide des promesses de soutien faites lors de la conférence des donateurs tenue à Addis-Abeba le 29 janvier 2013. Deux points majeurs ont illuminé cette session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cen-Sad.

La première est l’adoption du traité révisé de la Cen-Sad dont l’objectif premier est la consolidation de la paix et de la sécurité dans l’espace sahélo-saharien.

Le nouveau traité révisé permettra à la Cen-Sad de redevenir plus que jamais efficace dans ses missions de prévention et de résolution de toute situation de crise ou de conflit, et de se donner les moyens financiers pour les projets de développement des Etats membres.

La deuxième est l’allocation par le secrétaire général de la Cen-Sad d’un montant de plus de 500 millions de F CFA à la Misma.

Créée en 1998 à l’initiative de six Etats (Mali, le Burkina Faso, la Libye, le Niger, le Tchad et le Soudan), la Cen-Sad compte aujourd’hui 28 pays membres et devient du coup la plus grande communauté économique régionale (CER) africaine en termes de superficie et de population.

Sont également membres de la Cen-Sad les Etats comme la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Sénégal, le Nigeria, la République centrafricaine, Sao Tomé et Principe, la Mauritanie, Djibouti, la Tunisie, l’Egypte, le Bénin, le Kenya, le Maroc, la Guinée-Conakry, la Sierra Léone, le Ghana, le Togo, le Libéria, la Somalie, l’Erythrée, la Guinée-Bissau.

Près de la moitié des présidents et chef du gouvernement de ces pays se sont retrouvés le samedi 16 février dans la Cité des hôtes de N’Djamena pour prendre des décisions importantes en faveur de la paix, la stabilité et le développement. C’était en présence des représentants des organisations sous-régionales comme l’Union africaine, la CEAC, l’Organisation de la coopération islamique, la Cédéao.

Markatié Daou, envoyé spécial

 

Développement durable-paix et stabilité

Les chefs d’Etats de la Cen-Sad unissent leurs voix

 Pour la paix et la stabilité et le développement durable au sein de la Communauté des Etats sahélo-sahariens, un sommet extraordinaire a réuni le samedi 16 février à N’Djamena (Tchad) des chefs d’Etat et de gouvernement membres. Présent à cette rencontre, le chef de l’Etat par intérim, Dioncounda Traoré, ne pouvait que se féliciter du soutien de ses pairs pour une sortie de crise dans notre pays.

 

Créée en février 1998, la Communauté des Etats sahélo-sahariens, Cen-Sad, peine à trouver sa voie après 15 ans d’existence. Pour la sortir de cette “léthargie”, à l’initiative de son président en exercice, le président Idriss Deby Itno du Tchad, les chefs d’Etats de l’espace communautaire ont été invités à N’Djamena pour relancer la plus grande organisation (territorialement parlant) après l’UA. Comme un phénix, la Cen-Sad doit renaître de ses cendres, avec une vision claire, axée sur la culture de la paix, la stabilité et le développement.

Cette volonté qui a été exprimée par les chefs d’Etat et de gouvernement présents est soutenue et partagée par les représentants des grands ensembles aussi présents au sommet du 16 février. Il s’agit, entre autres, de l’Union africaine, de la Communauté des Etats d’Afrique centrale (CEAC), de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao)…

Dans leurs allocutions, le président de la Cédéao, Alassane Ouattara, de la CEAC, Nassour Gunénédoussa Wahidou, du représentant de l’UA, de l’OCI, Yahiya Lawal, ont salué l’initiative de relance de la Cen-Sad. Pour eux, la crise malienne porte à convaincre les chefs d’Etat de l’espace à garder leur solidarité et continuer de lutter pour le développement de leurs pays respectifs.

Pour le président de la Cédéao, Alassane Dramane Ouattara, “la sécurité et la stabilité sont les conditions de développement de nos Etats et du bien-être de leurs populations”. C’est pourquoi, a-t-il justifié, “la Cen-Sad veut se doter de moyens juridiques de se relever mais également mettre en place les structures nécessaires pour fonctionner de façon durable et avec beaucoup d’efficacité”.

Efficacité et correction des erreurs du passé sont plusieurs fois revenues dans le discours du président en exercice, Idriss Deby Itno, président du Tchad. Pour lui, l’heure est aux grands regroupements pour sécuriser l’espace communautaire et impulser un élan de développement après, dira-t-il, 12 ans d’immobilisme de l’organisation.

La conférence a pris des décisions importantes comme la révision du traité constitutif de la Cen-Sad pour la rendre plus performante en lui donnant une définition plus claire en donnant des organes et institutions devant la régir.

Ils ont également pris la décision de créer deux organes. A savoir un Conseil de paix et un autre chargé du développement durable. Avec cet organe, mandat est donnée à la BSIC, banque de la Cen-Sad, d’orienter ses activités vers le financement des activités de développement.

Le président Deby a invité ses pairs à plus de solidarité avec le Mali où la situation sécuritaire interpelle l’ensemble des pays en général et ceux de la zone sahélo-saharienne en particulier. Le secrétaire général de l’OCI a précisé que l’islam n’a rien avoir avec le terrorisme et les narcotrafiquants.

A la clôture, le président Deby a appelé à une mise en œuvre rapide de toutes les décisions prises par l’Union africaine pour rendre effective et opérationnelle la Force de réaction rapide du continent.

Markatié Daou, envoyé spécial

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