Grève, sit-in, menace de marche, la tension est brusquement montée au sein de la société de gardiennage Sécuricom Protect. Vendredi dernier, les quelques 3 000 agents de la société déclenchaient un mouvement de grève de 72 heures. Lundi, un millier d’entre eux effectuaient un sit-in devant la direction de la société à Bamako-Coura, juste derrière le siège de BIM.
Les grévistes réclament la reconnaissance, par la direction, du Comité syndical des agents de la sûreté aéroportuaire, l’annulation du préavis de licenciement de délégués syndicaux et d’agents de sureté aéroportuaire, le paiement à eux des deux mois de salaires coupés par la direction. Ils exigent aussi que l’employeur signe un protocole d’accord, conformément au procès-verbal de conciliation.
Dans ce document de trois pages, on peut notamment lire qu’au cours des débats menés autour des deux points de revendication, le conciliateur, la direction régionale du Travail, « a fait remarquer aux parties qu’à ce jour, aucune demande d’autorisation de licenciement des délégués syndicaux de Sécuricom n’est introduite auprès de ses services ». « Cependant, s’expliquant sur les motivations réelles du présent préavis, le Comité syndical de sureté aéroportuaire évoque des menaces de licenciement de certains travailleurs suite à leur adhésion au syndicat, la diminution ou le non paiement des salaires de certains travailleurs ainsi que leur non utilisation par l’employeur depuis un certain temps ».
Les tentatives de conciliation n’ayant pas abouti entre la direction, le syndicat affilié à la CSTM et la direction régionale du Travail, les employés ont décidé une grève de 72 heures, puis ont organisé un sit-in. Une marche est même envisagée dans les jours à venir si la direction ne revient pas sur ses décisions.
Un autre point de crispation selon les travailleurs est un contrat signé entre la direction et la MINUSMA pour prestation de service de gardiennage. Dans ce contrat, il serait prévu que la MINUSMA verse 520 000 Fcfa par mois et par agent. Il y aurait au total 27 agents qui se relaient au siège de la MINUSMA à l’hôtel de l’Amitié. Or Sécuricom paierait ces agents à 80 000 Fcfa, selon les syndicalistes. « Comment voulez vous qu’on continue à se taire dans ces conditions de travail ? », tonne un agent rencontré lors du sit-in.
Nos multiples tentatives pour rencontrer un responsable de la société sont restées vaines. Le secrétariat nous a bien mis en contact avec un responsable du service. Rendez-vous fut même pris, mais il ne sera pas respecté. Pas par notre faute.
Crée en 2003, le groupe Sécuricom est aujourd’hui l’un des leaders au Mali dans le domaine du gardiennage.
A. DIARRA