Rejet de l’assurance maladie obligatoire par la CSTM :Une question de vie ou de mort pour Hamadoun Amion Guindo

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Plus d’un millier de travailleurs membres de la Confédération syndicale des Travailleurs du Mali, (CSTM) ont marché ce mardi, pour protester contre l’instauration de l’Assurance maladie obligatoire(Amo) par le gouvernement. Une nouvelle manifestation qui traduit l’engagement de son secrétaire général, Hamadoun Amion Guindo à remporter une bataille qui décidera de son avenir « syndical ».

Les manifestants essentiellement constitués des sections syndicales de la Police, des Banques, de certaines structures de l’administration publique, ont marché mardi 20 avril 2011 sur plus de deux kilomètres, pour aboutir à la Primature.

La manifestation s’est déroulée sans incident. « Nous ne voulons pas qu’on nous impose une conduite à tenir par rapport à la sécurité sociale. Une assurance n’est jamais obligatoire et nous voulons avoir la liberté de choisir notre propre assurance maladie», a déclaré un responsable syndical de la Police nationale.

Au terme de la manifestation, les organisateurs ont déposé un mémorandum au cabinet du Premier ministre. La CSTM et plusieurs autres syndicats sont opposés à l’instauration d’une assurance maladie obligatoire et réclament le remboursement des cotisations prélevées sur les salaires depuis novembre dernier. « Nous allons radicaliser le mouvement parce qu’ils ne comprennent que le langage de la force », a lancé Hamadoun Amion Guindo en désignant les pouvoirs publics. Il s’agit pour lui d’une question de vie ou de mort car son départ forcé de l’Union nationale des travailleurs du Mali après plusieurs mois de conflit ouvert avec son ex-camarade Siaka Diakité qui est encore, opposé à lui à propos de l’Amo, lui est restée au travers de la gorge. Il tente, tant bien que mal, d’exister. Sa centrale syndicale, la CSTM créée pour prendre sa revanche, a du mal à occuper le terrain. En plus d’une certaine négligence du gouvernement qui semble accorder plus d’égard à la rivale, l’UNTM, Hamadoun Amion Guindo a connu ces derniers mois de nombreuses défections et d’humiliation en perdant le bras de fer qui l’a opposé au président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Jeamille Bittar en 2010. Son ressentiment sera encore plus grand quand il fut ignoré dans la composition du conseil d’administration de la Canam et dans la composition de nombreuses organisations comme le Conseil économique, social et culturel du Mali. C’est pourquoi, le combat contre l’Amo apparait comme celui de survie de M Guindo qui était lui-même très motivé pour battre le pavé mardi pour protester contre cette nouvelle mesure de protection sociale. Cette marche intervenait après une première organisée par le collectif le 5 février dernier toujours contre l’Amo. Et les marcheurs étaient beaucoup plus nombreux que la dernière fois. Ils étaient des milliers de travailleurs et militants des deux grands groupements syndicaux des travailleurs (CSTM, UNTM) à manifester. Comme quoi, il semble tenir le bon bout et ne le lâchera pas. Une histoire de vie ou de mort pour Hamadoun Amion Guindo.
Markatié Daou


ASSURANCE MALADIE
Le gouvernement dit être à l’écoute des contestataires

Le Conseil des ministres a procédé le mercredi 20 avril 2011 à de larges échanges de vues sur l’Assurance maladie obligatoire qui ont abouti aux conclusions suivantes.
L’institution de l’Assurance maladie obligatoire est une réforme essentielle en matière de protection sociale et l’une des importantes que notre pays a mises en œuvre jusqu’à ce jour.

Elle est fondée sur les principes de la solidarité, de la contribution, de la mutualisation des risques et du tiers payant. Sa mise en pratique permet d’éviter le paiement de sommes importantes pour des soins en cours de maladie grâce à la prise en charge directe par l’Assurance maladie obligatoire de tous les frais médicalement requis par l’état de santé du bénéficiaire.

Le taux de prise en charge est de 70 % pour les soins ambulatoires et de 80 % en cas d’hospitalisation.
Une démarche basée sur le dialogue social a été conduite pendant plusieurs années pour obtenir l’adhésion de l’ensemble des partenaires sociaux à la mise en œuvre de l’Assurance maladie obligatoire.
Cette adhésion a été confirmée auprès du ministre du Développement social, de la Solidarité des Personnes âgées, Harouna Cissé, par les partenaires sociaux dans des lettres manifestant en même temps leur accord pour les taux de cotisation.

Pour autant, des contestations prenant des formes les plus vigoureuses sont aujourd’hui exprimées contre l’Assurance maladie obligatoire.

Le gouvernement prend acte de ces contestations et prendra toutes les mesures nécessaires pour respecter le choix de ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de l’Assurance maladie obligatoire.
Le gouvernement continuera, toutefois, à tout mettre en œuvre conformément à sa politique de protection sociale pour garantir la délivrance des prestations prévues dans le cadre de l’Amo et à améliorer la couverture sociale contre le risque maladie pour l’ensemble des maliens.

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