En remplaçant Sékou Diakité à ce département, Harouna Cissé a du pain sur la planche. Il a la lourde mission de conduire l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) qui risque de déstabiliser le pays. Pour preuve, les syndicats n’y ont pas adhéré.
À la tête des frondeurs, se trouve la puissante Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) qui a organisé, le mardi surpassé, une grande marche pour dire non à l’AMO. La réponse donnée par le département du Développement social, de la Solidarité et des Personnes Agées, est que la CSTM a pris part à toutes les discussions sur l’AMO, depuis son début en 2003. Il s’étonne aujourd’hui de voir la CSTM érigée contre l’AMO.
Si aujourd’hui la CSTM est contre l’AMO, c’est parce qu’elle connait le dossier plus que les autres. Et elle n’a pas apprécié la démarche de l’État. Sinon, comment l’État peut-il se permettre de faire des prélèvements de cotisations sur les salaires de certains fonctionnaires sans les aviser au préalable?
Dans tous les cas, l’État doit s’assurer d’abord que tout est au point au niveau des hôpitaux pour commencer de prélever des cotisations. Pour qui connait le fonctionnement et la qualité du service fourni au niveau de nos hôpitaux et centres de santé, il y a lieu de s’interroger si l’AMO est prioritaire. L’État ne doit pas mettre la charrue avant les bœufs.
Le nouveau ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées est sur un dossier très sensible. Si les principaux intéressés n’en veulent pas, mieux vaut mettre cette AMO en veilleuse. Avec le temps qui court, il faut éviter les troubles sociaux. À bon entendeur, salut !
A.M