La première session statuaire du Conseil national au titre de l’année 2023, tenue hier, a été l’occasion pour le Premier ministre de réaffirmer que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger est une priorité du gouvernement
La mise en œuvre de ces orientations va permettre de réduire significativement l’insécurité à travers les propositions émanant notamment des populations
L’évolution croissante de l’insécurité «classique» et l’apparition de nouvelles formes de criminalité justifient aujourd’hui que de nouvelles orientations soient données à la politique sécuritaire de notre pays. Cela, en vue de satisfaire les précieux besoins en matière de sécurité des populations et de leurs biens. C’est dans ce cadre que la première session statuaire du Conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité (CNRSS) au titre de l’année 2023 a eu lieu, hier à la Primature.
Les travaux se sont déroulés sous la présidence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. C’était en présence des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine, du commissaire à la Réforme du secteur de la sécurité (RSS), le général Abdoulaye Coulibaly et de la hiérarchie militaire.
L’ordre du jour de la rencontre portait sur l’état de mise en place des comités consultatifs de sécurité et la stratégie nationale de la Réforme du secteur de la sécurité et son plan d’actions 2022-2024. En effet, les comités consultatifs de sécurité, qui constituent le dernier maillon de l’architecture institutionnelle de la Réforme du secteur de la sécurité, sont institués par le décret n° 2019-0041/PM-RM du 29 janvier 2019.
Ils offrent l’opportunité à tous les acteurs, au niveau régional et local, de conjuguer leurs efforts pour une coproduction de la sécurité à travers l’implication de toutes les couches de la société. Leur opérationnalisation permettrait de réduire significativement l’insécurité à travers les propositions qui émaneront des populations auxquelles le gouvernement s’efforcera d’apporter des réponses à hauteur de souhait.
Quant à la stratégie nationale de la Réforme du secteur de la sécurité, adoptée par le décret n°2022-0208/PT-RM du 04 avril 2022, elle est la base juridique qui décline la vision, les objectifs et les axes prioritaires du gouvernement en la matière. Elle constitue donc la référence pour les acteurs publics et les partenaires qui accompagnent les efforts des autorités.
DES DIFFICULTÉS- Cette session a permis de décliner les orientations stratégiques des autorités de la Transition sous le leadership du chef de l’État en matière de RSS. En effet, les participants ont été édifiés sur les efforts déployés par le Commissariat à la réforme du secteur de la sécurité avec l’appui de ses partenaires pour installer progressivement les comités consultatifs de sécurité au niveau régional en priorité. Mais aussi pour expérimenter des comités dans des communes de certaines régions administratives. Toutefois, il est apparu que des difficultés demeurent, notamment par rapport au fonctionnement des comités déjà existants.
À ce propos, le chef du gouvernement a instruit le ministre en charge de la Sécurité de lui faire parvenir des propositions de prise en charge des crédits de fonctionnement pour les comités installés ainsi qu’un projet de décret fixant les indemnités de déplacement de leurs membres lors des sessions.
Dr Choguel Kokalla Maïga n’a pas manqué de remercier l’ensemble des partenaires qui accompagnent le Commissariat à la RSS pour rendre opérationnels ces comités. Il les a également invités à poursuivre leur appui. Le chef du gouvernement a, en outre, exhorté les membres du gouvernement à diligenter la mise en œuvre de la stratégie nationale conformément au plan d’actions prioritaires 2022-2024.
Il convient de souligner que des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), n’ont pas participé aux travaux. Cependant, le chef du gouvernement a rappelé que conformément aux directives données par le président de la Transition, la mise en œuvre de l’Accord est une priorité du gouvernement.
Mieux, Dr Choguel Kokalla Maïga a salué toutes les initiatives ayant permis de renforcer le dialogue et la confiance entre les différentes parties signataires du document, notamment la dernière réunion de niveau décisionnel tenue du 1er au 5 août dernier. Par ailleurs, le chef du gouvernement a rappelé que la première préoccupation des autorités, aujourd’hui, est de garantir la sécurité et la paix sur l’ensemble du territoire national.
Pour rappel, en vertu de l’article 4 du décret n°2016-0401/P-RM du 09 juin 2016, modifié, fixant le cadre institutionnel de la Réforme du secteur de la sécurité, le CNRSS doit évaluer périodiquement la mise en œuvre de la «réforme».
Bembablin DOUMBIA