Le Collectif des syndicats opposés à l’AMO était devant ses Camarades communicateurs dans l’après-midi du 28 juin 2011. Objectif: informer l’opinion de l’état des lieux de la mise en œuvre du processus de non adhésion à l’AMO initié par nombre de militants de la CSTM, de la COSES et du Syndicat National de la Police.
Du remplissage de feuilles de non adhésion en groupe, le Collectif est passé, à la demande du ministère de tutelle de l’AMO, à l’envoi de fiches individuelles. Mais il semble qu’une certaine mauvaise foi se fasse jour chez certains agents des démembrements habilités à les collecter dans les régions. C’est ainsi qu’un salarié se verra demander de timbrer sa fiche ou d’y faire figurer son numéro de téléphone, sinon de quitter son poste pour venir faire acte de non adhésion au chef-lieu de Commune, de Cercle ou de Région.
C’est dire, pour paraphraser Hammadoun Amion Guindo de la CSTM, que l’on freine des quatre fers pour enregistrer les mécontents, et que l’on prendra certainement aussi tout son temps pour les remettre dans leurs droits financiers, en leur remboursant les montants indûment prélevés sur leurs salaires depuis novembre 2010. Pourtant, dès que l’on fait preuve de bonne volonté, cela marche. Nombre de structure privées ont, en effet, déjà arrêté de prélever et de se prélever l’AMO depuis mai 2011.
Pour ce qui est des fonctionnaires, les responsables de la Coordination veulent bien laisser un peu de temps aux autorités afin que le Bureau Central des Soldes puisse mettre à jour son logiciel de traitement des salaires, mais ils ne lui donneront pas jusqu’aux calendes grecques, d’autant que plus de 26 000 non adhérents ont déjà manifesté leur volonté et que leur patience a des limites, même vis-à-vis de leurs mandants. Il reste donc à l’Etat de prendre ses responsabilités et de tenir ses promesses.
Dans un tout autre ordre d’idées, signalons que la CSTM a remporté haut la main son recours contre le gouvernement devant le Comité de l’Organisation internationale du travail (OIT), recours relatif aux refus répétés de nos autorités de nommer ses représentants dans diverses instances de consultation multipartites nationales, malgré de nombreux arrêts rendus par la Cour Suprême.
Le Gouvernement du Mali est donc invité par le Comité «à amender le Décret N°09-608/P-RM du 12 novembre 2009, afin d’inclure la CSTM dans la liste des représentants des salariés des secteurs public et privé du Conseil économique, social et culturel» et de prendre toutes les mesures nécessaires pour lui permettre «de participer aux organes de consultation tripartites pour lesquels elle manifeste un intérêt». Dont acte!
Ramata Diaouré