Modibo Keita qui participait à cette rencontre dans la capitale sénégalaise, a expliqué que l’Accord pour la paix et la réconciliation est dans la bonne disposition puisqu’il garantit et préserve l’unité du pays
Le Premier ministre, Modibo Keita, a exprimé le vœu du gouvernement de voir des rencontres comme le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique « permettre au Mali de faire connaitre davantage et de s’attaquer aux causes plutôt qu’aux effets » pour donner une chance aux efforts de sortie de crise.
Modibo Keita, qui s’exprimait mardi dans la capitale sénégalaise, lors du panel des chefs d’Etat et de gouvernement sur « les enjeux d’orientations stratégiques pour la paix et la sécurité dans le continent africain », y a fait la genèse de la crise sécuritaire et institutionnelle au Mali en rappelant que l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali répond aux attentes de notre pays, en cela que le document repose sur les reformes politiques institutionnelles dont la mise en place permettra d’associer les populations aux actions publiques. Cet accord fait également de la sécurité le fondement du développement du Mali et donnent une place importante à l’amélioration des conditions de vie des populations, a souligné le Premier ministre qui a ajouté que la reconstruction du tissu social est un pilier tout aussi important, afin de conduire au dialogue, à la justice et la réconciliation nationale.
Pour Modibo Keita, l’Accord pour la paix et la réconciliation est donc dans la bonne disposition pour le Mali puisqu’il garantit et préserve l’unité du pays, son intégrité territoriale et sa laïcité. Répondant à une question des modérateurs du panel sur de possibles craintes devant le retour, au Mali, du flux de Maliens « djihadistes après la chute, cette semaine, de Daech à Syrte », en Libye, Modibo Keita a indiqué que notre pays a déjà connu cet aspect « aussitôt après les graves évènements en Libye qui n’ont pas été gérés jusqu’au bout », notamment lorsque certains de nos ressortissants ont effectivement regagné le Mali après la chute du régime de Kadhafi. « Mais depuis le déclenchement de l’invasion et de l’occupation des régions dans le Nord de notre pays, ce à quoi nous avons assisté, c’est le passage sur notre territoire de citoyens en transit, venant ou en partance vers des zones de conflit », a indiqué Modibo Keita.
Le souci du Mali aujourd’hui, a-t-il précisé, est plutôt le retour de ses compatriotes réfugiés en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Ce retour est contrarié chaque fois par les nombreuses attaques qui sont autant de coups de canifs dans la mise en œuvre de l’accord de paix entre Maliens. «S’il y a des crises mal résolues ailleurs, des citoyens peuvent se déplacer vers le Mali. Mais, il y a la nécessité d’une véritable coalition, que tous les efforts soient accomplis dans un élan mutuel pour que la brèche ouverte d’un côté ne se referme pas dans un autre pays », a encore souligné le chef du gouvernement. « Nous espérons que des rencontres, comme celle-ci, nous permettent de dégager des stratégies. En tout cas au Mali, nous vivons la situation de façon intense. Nous n’avons pas le temps de jouer avec la mise en oeuvre de l’accord de paix que nous avons conclu », a fait remarquer le Premier ministre. Modibo Keita avait, auparavant indiqué la position de notre pays sur la présence des forces onusiennes sur notre sol, indiquant que la défense est un attribut de la souveraineté nationale mais que la lutte contre le terrorisme doit obéir à une approche à la fois militaire et globale.
Le président sénégalais, Macky Sall, qui avait ouvert les interventions de ce panel, a fort opportunément rappelé que le défi de la terreur « n’est ni local ni même régional mais planétaire ». D’où la nécessité des réponses globales. Selon le chef de l’Etat sénégalais, il faut renforcer le contrôle des différents flux des trafics de toutes sortes (des êtres humains, des drogues, des armes et des revenus de la criminalité transfrontalière).
Cependant, ce resserrement du contrôle aux frontières et par les échanges d’information, doit s’harmoniser avec les nécessites et les contraintes de l’intégration sous-régionale et régionale. Cette 3e édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, a, du 5 au 6 décembre, débattu de la complexité, de la différenciation des causes de la problématique de la sécurité et de la paix, de la radicalisation et de l’extrémisme violent, du rôle du secteur privé comme élément clé de la sécurité tant que créateur de richesses et victime des contraintes sécuritaires ». Plus de 500 experts et responsables des questions de défense et de sécurité de l’Afrique et du monde ont participé à ce rendez-vous de Dakar. « Selon le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur N’Diaye, qui faisait le résumé des échanges, à l’entame du panel des chefs d’Etat et de gouvernement, le défi du terrorisme aujourd’hui, oblige à dépasser les perceptions généralistes, à faire une évaluation plus fine des échelles locales pour appréhender les questions de sécurité. Il a souligné l’acuité de l’extrême nécessité d’un « un discours théologique cohérent » pour contrer les dérives.
Les présidents du Nigeria, Muhammad Buhari, du Cap-Vert, Jorge Carlos Fonseca, le vice-président libyen chargé de la réconciliation nationale, Mossa El Kony, les Premiers ministres du Mali, Modibo Keita, du Togo, Komi Selom Klassou, ont été les hôtes du président Macky Sall en participant à ce Forum. Le Ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était également présent.
Envoyé spécial
Moussa DIARRA
Quelles sont les causes selon Modibo et qui mieux que lui pour s’attaquer à ces causes ?
Quelles sont alors les causes selon Modibo ?
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