Le Syndicat de la police nationale (SPN) n’est pas prêt à arranger sa préoccupation dans le tiroir. Après plusieurs actions d’envergure afin de signifier au gouvernement son refus d’adhérer à l’Assurance maladie obligatoire (AMO), demain encore, il mobilisera ses éléments pour marcher. Qui sortira gagnant de ce bras de fer? Le gouvernement ou le Syndicat de la police nationale?
Aujourd’hui Mardi, les policiers sont déterminés à marcher pour demander au gouvernement l’annulation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Mais le hic est que cette nouvelle politique de sécurité sociale a été instituée par une loi votée par l’Assemblée nationale du Mali et promulguée par le président de la République. Donc, il faut une autre loi pour abroger l’AMO. Cependant, il semble que les élus de la Nation ne sont pas d’accord, pour la deuxième fois, après la contestation du code des personnes et de la famille à revenir sur l’AMO. Ça devient un exercice ennuyeux pour les députés de toujours revoir leur position en cas de contestation d’une loi par une ou plusieurs couches de notre société, dit-on, dans les bureaux cossus.
Cette problématique soulève, du coup, le déficit de communication gouvernementale par rapport à certaines actions et la question liée à la non restitution par les élus des débats au niveau de leur base respective. Sinon, pourquoi les députés ne veulent-ils pas revenir sur l’AMO? Y-a-t-il anguille sous roche? Qui veut saboter quoi? Les lois ne sont-elles pas votées pour et par le peuple? En tout cas, cette AMO risque de susciter des troubles dans le pays. Car les deux centrales syndicales à savoir l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) seraient éclaboussées par des scandales financiers.
La première aurait reçu du gouvernement la somme de 40 millions de nos francs afin d’organiser sa fête du premier mai, Journée internationale du travail. La seconde, CSTM, coépouse de l’UNTM s’est fait piéger par un chèque de 5 millions de Cfa (nous avons reçu une copie) que lui a donné la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) suivant une instruction de Harouna Cissé, ministre du développement social. Selon une source digne de foi, ces deux sommes consistaient à corrompre les deux centrales syndicales afin qu’elles mettent de côté leur volonté de s’opposer à l’application de l’AMO.
Tout compte fait, hier après midi, une réunion discrète s’est tenue afin d’examiner la politique à mettre en œuvre pour calmer les idées bellicistes des uns et des autres concernant l’AMO. Il a également été question d’adopter une stratégie pour faire éclater le Syndicat de la police nationale (SPN) tête de file de cette vague de contestation de l’Assurance maladie obligatoire. Ce n’est pas Nouhoum Sidibé Directeur général de la CANAM qui pourrait dire le contraire.
L’INPS et la Caisse des retraites du Mali sont-ils impliqués dans le mouvement contre l’AMO? Quels sont les intérêts en conflit par rapport à l’AMO? Le ministre Harouna Cissé est-il capable d’exorciser le mal qui s’annonce?
À suivre…
Sékou Coulibaly