Annoncée à grand renfort de publicité, la mesure de port obligatoire du casque a été renvoyée aux calendes grecques. La situation trouble que vit le pays, en est pour quelque chose. Si tout le monde est unanime à reconnaître que porter un casque s’avère nécessaire, il n’en demeure pas moins que le moment est mal choisi.
Depuis que beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont, les nouvelles autorités, avec e premier lieu l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER), brandissent encore la mesure, à compter de ce mois d’octobre. Contre toute attente, la décision a été renvoie à une date ultérieure. Mais, une mesure portant exonération de casques, a été prise pour, d’une part, ravitailler le marché et d’autre part, permettre aux usagers d’avoir le maximum de temps.
Cependant, derrière cette décision, se cache une vraie : celle de voir le climat social déjà fragile se mettre en ébullition. Ce qui dénote de la légèreté par laquelle, les responsables de l’ANASER ont pris la décision. Qui, faut-il le rappeler, coïncide avec le début de l’année scolaire, mais aussi avec la fête de Tabaski. Certes, si le port obligatoire est opportun en raison des accidents suicidaires sur la route, le moment est mal choisi pour se faire du spectacle. Au mieux, pour placer l’acte dans son contexte, ce sont les hommes en uniforme qui ont été fournis en casques, histoire de les impliquer dans la sensibilisation.
En tout état de cause, il faut dire que l’ANASER a mieux à faire son travail de sensibilisation, au lieu démontrer ses muscles. C’est l’occasion de monter du droit son incapacité à mener à bien sa mission. Car, toutes les actions de communication qu’elle a développées jusque-là, ont montré leurs limites. En clair, le changement de comportement se fait dans la durée et ce ne sont pas seulement des spots simplistes diffusés à télé qui peuvent changer la donne. De ce fait, le DG de l’ANASER, Mamadou Koné, doit revoir sa copie et cesser de jouer du folklore de mauvais goût.
Soufi MAHAMANE