Après sa première marche pacifique contre l’Assurance maladie obligatoire (AMO), le 5 avril le collectif des syndicats du Mali, composé de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la Coordination des syndicats de l’Enseignement secondaire, le Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères, la Section syndicale de la Police nationale, était dans la rue le mardi 19 avril pour protester contre cette autre sorte d’escroquerie à grande échelle.
Du siège de la CSTM (sis au quartier du fleuve, immeuble Ex-SONAVIE) au monument de l’indépendance (non loin de la Primature) via l’avenue Modibo Keïta, les marcheurs, conduits par le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, ont passé par le rond point de MALIMAG en scandant des slogans contre l’AMO : entre autres, « Non à l’obligation de l’assurance maladie ! », « Ne touchez pas à nos salaires ! », « A bas l’AMO ! », « Non à l’escroquerie à grande échelle ! », « Voleurs, rendez-nous nos sous ! ».
Dans une déclaration qui devait être remise au Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, le collectif des syndicats du Mali a estimé que cette nouvelle marche pacifique est le seul moyen dont il dispose pour protester et faire entendre sa voix à propos de l’imposition de l’AMO aux travailleurs.
« Nous sommes dans un pays de droit, et au regard de ce droit, nos salaires et nos pensions nous appartiennent ; ils ont un caractère sacré et inviolable », a clamé un membre du collectif des syndicats ». « Nous sommes des citoyennes et des citoyens libres dans un pays démocratique. Nous entendons choisir librement notre assurance maladie », renchérit un haut personnage du collectif. Selon les marcheurs, l’obligation dans ce cas d’espèce est un abus, une agression qui relève d’un autre temps.
Aussi, le collectif a exigé l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires et pensions d’une part, et le remboursement des retenues opérées sur les salaires d’autre part. Cette nouvelle marche pacifique, qui vient en renfort à une première, marque tout l’engagement et toute la détermination des travailleurs à recouvrer leurs droits par toutes les voies légales, a indiqué le collectif.
Par Zakariyaou Fomba
LUTTE SYNDICALE
La CSTM refuse d’obéir à une demande du tout nouveau Premier ministre
Lors de sa visite de courtoisie de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) le lundi 18 avril, à la veille de la marche de protestation contre l’Assurance maladie obligatoire (AMO) programmée pour le mardi 19 avril par la confédération syndicale, le secrétaire général, Hamadoun Amion Guindo, a dit « niet » au Premier ministre lorsqu’elle a demandé à la CSTM de surseoir à cette marche pacifique. Un premier revers pour le nouveau Premier ministre Cissé Mariam Khaïdama Sidibé.
Quelques jours après la formation de son équipe, le Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a entrepris des visites de courtoisie qui l’ont conduite successivement chez les familles fondatrices de Bamako, à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Lors de l’étape de la CSTM, le lundi 18 avril, le chef du Gouvernement a essuyé son premier échec. Mais il faut dire aussi que la visite du Premier ministre est intervenue à moins de 24 heures de la marche pacifique de protestation de la CSTM et ses syndicats affiliés contre l’AMO, programmée pour le mardi 19 avril. Le Premier ministre, qui aurait demandé au secrétaire général de la CSTM de surseoir à cette marche, s’est buté au refus catégorique de Hamadoun Amion Guindo.
Quand le secrétaire général de la CSTM défie le Premier ministre
En réponse à la demande du chef du Gouvernement de surseoir à la marche de protestation du 19 avril contre l’AMO, le secrétaire général de la CSTM, qui n’a pas pour habitude d’avaler ses mots, a fait savoir à Cissé Mariam Khaïdama Sidibé que la marche est déjà programmée et qu’il n’est plus question de revenir sur cette décision. Autrement dit, la marche aura lieu comme prévu.
Effectivement le mardi 19 avril dernier c’est ce qui s’est passé. Conformément au programme établi les marcheurs ont pris d’assaut la rue pour protester contre cette assurance maladie obligatoire. Claire comme eau de roche, le secrétaire général de la CSTM pour qui le connaît par sa rigueur dans la lutte syndicale a vite mis le nouveau premier ministre dans le parfum syndical. Il a assuré le Premier ministre par la même occasion, que la CSTM reste disponible pour la poursuite des négociations.
Bien que les débats aient été cordiaux entre syndicalistes et le Premier ministre, ce refus de la CSTM constitue pour elle un premier échec. Eh bien, en tenant de tels propos « salés » face au Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo tient à la mettre ainsi à contribution pour la lutte syndicale.
Par Zakariyaou Fomba