Le nouveau ministre du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées commence mal. À peine fourré dans son fauteuil de ministre qu’il essuie déjà un affront cuisant de la part de ses partenaires sociaux, en l’occurrence la confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) qui mène la fronde contre l’application de l’assurance maladie obligatoire (AMO).
C’est un affront pour au moins deux raisons. Premièrement, la Cstm lui a clairement signifié qu’il ne peut être son interlocuteur dans la gestion de ce dossier, quand bien même il a la responsabilité de l’application de l’assurance maladie obligatoire. Et pire, le collectif des syndicats emmené par la Cstm a refusé de lui remettre la déclaration qu’il devait donner au PM à l’issue de sa marche de mardi dernier. Comme pour lui dire qu’il est trop petit pour pouvoir négocier avec eux. Et pourtant, et lui, et le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, avaient été dépêchés par le Premier ministre pour recevoir les marcheurs. Ceux-ci leur ont dit, niet. Après ça, sous d’autres cieux, le ministre aurait rendu sa démission illico presto. Ce n’est pas le cas du sieur Cissé qui, pour laver cet affront, a dû se contenter d’une interview diffusée dans le journal télévisé d’hier 20 heures, rediffusée en intégralité après le JT. En fait, il n’aura rien dit qu’on ne connaisse déjà.Rude baptême du feu pour ce ministre, qui aura bien malgré lui essuyé en plus les injures des manifestants qui n’ont pas hésité à le traiter de voleur. Enfin pas que lui, les autorités en général. Le ministre du Développement, de la Solidarité et des Personnes âgées, dont l’image est déjà sérieusement écornée, risque gros dans cette affaire. La poisse lui colle à la peau.
Ahmed Tounkara