Manuel Valls au Mali: «donner une nouvelle impulsion à la coopération en matière de sécurité»

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Manuel Valls, ministre de l'Intérieur
Manuel Valls, ministre de l’Intérieur

Le ministre français de l’Intérieur rencontre ce dimanche 17 novembre le Premier ministre malien, Oumar Tatam Ly, et le président, Ibrahim Boubacar Keïta. Manuel Valls doit ensuite achever sa tournée ouest-africaine à Nouakchott où il doit s’entretenir avec le Premier ministre mauritanien Ould Mohamed Laghdaf.

RFI : Quel est l’objectif de cette tournée ?

Manuel Valls : Avec les quatre pays que je visite, que je parcours trop rapidement, c’est l’occasion pour moi de rencontrer évidemment, non seulement le chef de l’Etat ou les Premiers ministres, de conforter la relation exceptionnelle qui existe par exemple entre la Côte d’Ivoire et la France.

 

 

Mais surtout de donner une nouvelle impulsion à la coopération en matière de sécurité, plus particulièrement dans la lutte contre le crime organisé, les trafics de stupéfiants, de drogue, et bien sûr la lutte contre le terrorisme, puisque nos pays – c’est vrai au Sénégal, c’est vrai en Côte d’Ivoire – partagent les mêmes valeurs et font face aux mêmes risques et aux mêmes menaces. Je l’évoquerai, cela va de soi, au Mali où nous avons combattu ensemble le terrorisme. Donc c’est donner une nouvelle impulsion en matière de renseignement, de formation, d’expertise, d’analyse dans la lutte contre le terrorisme.

 

 

Et puis, je signe avec mes homologues des conventions, des documents d’intention, des documents cadre, pour là aussi, améliorer notre relation en matière de formation des forces de sécurité des différents pays respectifs que j’ai visités. Ça se traduit par du matériel – c’était le cas à Abidjan. Je pense aux pistolets en nombre pour la police et la gendarmerie, mais aussi en matière d’expertise. Je pense notamment à tout ce qui concerne la vidéosurveillance.

 

 

A propos des conventions de coopération, est-ce qu’il y a quelque chose de nouveau par rapport à ce qu’a fait votre prédécesseur au ministère de l’Intérieur ?

En matière de sécurité nous allons beaucoup plus loin ! C’est le cas évidemment en Côte d’Ivoire tout simplement, parce que la Côte d’Ivoire sort d’une situation difficile et la coopération avec les forces de l’ordre ivoiriennes a connu je crois, une impulsion en 2012. Mais il y a une continuité ! C’est bien normal vu les relations exceptionnelles qui existent depuis toujours entre la Côte d’Ivoire et la France.

 

 

Mais je crois que nous devons aller plus loin dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Parce que l’intervention française au Mali avec le soutien de la communauté internationale et des pays africains, a eu lieu au début de cette année 2013. L’impact est toujours là ! Si le Mali a pu ainsi restaurer son intégrité, les terroristes désignent clairement comme cible la France, notre territoire national, et évidemment nos ressortissants, et nos intérêts économiques un peu partout en Afrique. Donc là, nous devons aller beaucoup plus loin.

 

 

L’objet central de votre déplacement, c’est la lutte contre le terrorisme. Vous parcourez quatre pays. Pourquoi pas le Niger ?

L’Afrique est vaste, évidemment le Niger fait l’objet d’une très grande coopération. Dans des circonstances très particulières, mes collègues, les ministres des Affaires étrangères, Laurent Fabius et de la Défense, Jean-Yves Le Drian, étaient au Niger pour récupérer nos compatriotes étaient pris en otage depuis trois ans. Il y a beaucoup de pays qui m’attendent et qui attendent le ministre de l’Intérieur. Donc ce n’est que partie remise.

 

 

Il y a aussi – vous l’avez souligné en vous adressant à la communauté française de Côte d’Ivoire – le volet de la demande des visas de ces pays pour aller en France. Quelle nouvelle dimension voulez-vous imprimer à cette question ?

D’abord en donnant des instructions très claires à nos postes pour que les délais soient écourtés, pour que l’accueil soit de bonne qualité, qu’il y ait des réponses qui soient apportées à toutes les questions. Et je veux saluer le travail qui est entrepris à Abidjan, après des problèmes que le consulat a pu connaître, notamment concernant les délais d’attente.

 

 

Et puis d’une manière générale, avec Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, nous voulons faciliter la mobilité. La mobilité des acteurs économiques, des hommes et des femmes de culture, mobilité des étudiants… Et c’est tout le travail que nous faisons notamment par exemple dans le domaine des visas de circulation. Donc faciliter l’échange, en étant évidemment au clair sur les règles dans la lutte par exemple contre l’immigration clandestine.

 

 

Mais nous avons trop de relations économiques, culturelles et humaines, entre l’Afrique de l’Ouest et la France, entre la Côte d’Ivoire et la France, pour que nous ne soyons pas exemplaires dans ce domaine et notamment dans tout ce qui est la bonne circulation.

 

 

Avec l’impopularité que connaît aujourd’hui le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, vous avez été cité en France comme un Premier ministrable possible en cas de changement de gouvernement. Dans votre tournée en Afrique dans quelle mesure compte le fait que vous soyez reçu par les présidents, notamment le président Ouattara aujourd’hui ?

Je ne réponds jamais à cette question en France et je ne répondrai jamais à cette question à l’étranger, même si c’est au micro de RFI. J’accomplis là tout simplement ma mission ! Il est normal que le ministre de l’Intérieur, sur des sujets qui intéressent les chef de l’Etat – il s’agit de la sécurité des pays, de l’intégrité des pays – rencontre les chefs de l’Etat, mes homologues les ministres de l’Intérieur, pour aller encore plus loin dans cette coopération. Et je suis évidemment dans ma mission. Et cette mission, je l’accomplis parce que le président de la République et le Premier ministre me font confiance.

 

Par rfi.fr

 

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