Invité du Journal Télévisé de 20 heures de l’ORTM, le jeudi 21 avril 2011, le ministre en charge du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Harouna Cissé, a été très clair. Après la déclaration du gouvernement sur l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) faite par le ministre de la Communication, Sidiki N’Fa Konaté, la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Obligatoire se poursuivra et que le choix de tout un chacun sera respecté. Ainsi, les premières prestations commencent à partir du 1er mai prochain.
La mise en œuvre de l’Assurance Maladie Obligatoire se poursuivra et nous respecterons le choix de tout un chacun. Nous sommes dans une dynamique de dialogue avec tous les partenaires sociaux. Nous ne cesserons jamais de discuter avec nos partenaires “. Ces propos sont du ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, Harouna Cissé sur le plateau de l’ORTM, le jeudi 21 avril dernier. Il a longuement commenté la déclaration du gouvernement sur l’AMO, instituée par la loi n°15 du 26 juin 2009. Selon lui, l’AMO est fondée sur la solidarité, la contribution, la mutualisation des risques et le tiers payant, permettant ainsi aux bénéficiaires d’accéder aux soins de santé à moindre coût. Ce mécanisme d’assurance garanti par l’Etat, précisera-t-il, a été adopté suite à un processus de dialogue soutenu entre les organisations des travailleurs, le patronat, la société civile et les pouvoirs publics afin d’en assurer les meilleurs gages de succès. Pour sa mise en œuvre, les cotisations et les immatriculations ont démarré depuis le mois de novembre 2010, avec des prélèvements sur les salaires. La majeure partie des catégories concernées ont, du reste, déjà accompli les formalités pour leur affiliation par le biais des opérations d’immatriculation. Conformément au calendrier, le gouvernement du Mali prendra toutes les dispositions nécessaires afin que, dès le 1er mai 2011, les cotisants bénéficient des prestations de l’AMO. Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre progressive de cette réforme majeure, le Gouvernement a décidé de respecter le choix de ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de l’AMO.
“Toutefois, le Gouvernement du Mali, inscrivant cette réforme dans la durée et en la plaçant sous le signe du dialogue social, reste ouvert à tout moment à toutes les opérations d’affiliation pour toutes les personnes qui ont momentanément opté pour un temps de préparation avant d’adhérer à ce régime de protection sociale ” affirme le communiqué du gouvernement.
Parlant du panier de soins, le ministre Harouna Cissé a précisé que l’AMO prend en charge les frais de consultations générales ou spécialisées, de soins médicaux, d’imagerie médicale, de médicaments (essentiels de type générique ou spécialité si nécessaire), des analyses de laboratoire, des soins dentaires (sans prothèses) et de maternité à hauteur de 80% pour les hospitalisations et 70% pour les soins ambulatoires. Les taux de cotisation sont : Etat employeur : 4,48 %, Employeur privé : 3,50%, Fonctionnaires/salariés : 3,06% et Retraités/Veuves : 0,75 %. Un ticket modérateur (payé par le bénéficiaire) est institué. Il est constitué du reliquat non pris en charge par l’AMO ; soit 20 % et 30 % respectivement pour l’hospitalisation et l’ambulatoire. Le système de paiement repose sur le principe du remboursement par l’AMO au prestataire de la part des montants pris en charge par le régime.
Parlant du taux des cotisations, le ministre du Développement social a pris des exemples concrets. Pour un cadre A en début de carrière, disposant d’un salaire mensuel de 116 093 FCFA, il doit payer mensuellement 3552 FCFA, l’Etat paye 5201 FCFA pour son compte. Un cadre B2 doit s’acquitter de la somme de 2308 FCFA et l’Etat versera 3378 FCFA. Un cadre B1 doit payer 2034 FCFA pour son compte, et l’Etat déboursera 2978 FCFA. Un cadre C avec un salaire de 49 943 FCFA à titre d’exemple doit débourser 1528 CFA et l’Etat 2 237 FCFA. Pour un retraité disposant d’une pension de 100 000 FCFA, il ne lui est prélevé que la modique somme de 750 FCFA par mois.
A souligner que quelle que soit la taille d’une famille, la fréquence des maladies et les montants des frais médicaux ou d’hospitalisation, l’AMO s’en charge.
Parallèlement à l’AMO gérée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM), l’Etat a mis en place le Régime d’Assistance Médicale (RAMED), qui prendra en charge gratuitement la couverture médicale des personnes dépourvues de revenu, communément appelées “ les indigents “. Le Régime d’Assistance Médicale, prévu par le Programme de Développement Economique et Social du Président de la République, Amadou Toumani Touré, est un mécanisme non contributif en ce sens que les bénéficiaires ne participent pas à la constitution des ressources pour leur prise en charge, contrairement à l’Assurance Maladie Obligatoire. Il procède du souci, pour le Mali, de renforcer la solidarité nationale et locale. Son panier de soins porte sur l’hospitalisation avec intervention ou sans intervention chirurgicale et l’ambulatoire. Que ce soit en cas d’hospitalisation ou d’ambulatoire le RAMED prendra en charge : les examens de laboratoire, l’imagerie médicale, les soins médicaux, la maternité, les médicaments (DCI). Les ressources de l’Agence Nationale d’Assistance Médicale sont : les subventions de l’Etat (65%), les ressources collectées par les Collectivités Territoriales (35%).
Avec MDSPPA
Alou B HAIDARA