Après la Côte d’Ivoire, une délégation guinéenne séjourne à Bamako depuis quelques journées afin de s’inspirer de l’expérience malienne en matière de la protection sociale. La délégation conduite par le Conseiller technique du ministère de la Fonction publique et de l’Emploi, Mamadi Doumbia, s’est entretenue, dans l’après-midi du mercredi 24 août, avec les responsables de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM). Il a été question, entre autres, des différentes prestations fournies, de types d’assistance …
Nous sommes très heureux et très honorés de vous accueillir à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Le Mali et la Guinée sont deux poumons d’un même corps. Votre visite nous va droit au cœur puisque cela montre que les deux pays ont les mêmes préoccupations pour l’amélioration des conditions de vie de leur population. C’est pourquoi, nous accordons une importance capitale à votre visite. Et nous vous souhaitons la bienvenue au Mali".C’est par ces mots aimables que le Directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) Nouhoum Sidibé, a souhaité la bienvenue à la délégation guinéenne en visite de travail à Bamako.
Cette délégation conduite par le Conseiller technique du ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi de la Guinée, Mamadi Doumbia, comprenait également les syndicalistes du patronat. Il s’agit pour cette délégation de s’inspirer de l’expérience malienne dans le domaine de la protection et de la sécurité sociale.
L’Assurance Maladie Obligatoire initiée par le Gouvernement du Mali est un bel exemple. C’est pourquoi, Mamadi Doumbia et sa suite se sont rendus, dans l’après-midi du mercredi 24 août, au siège de la CANAM. Ils ont été accueillis à bras ouvert par le Directeur général de la structure, Nouhoum Sidibé et ses proches collaborateurs.
D’entrée de jeu, le chef de la délégation guinéenne précisera que son pays est intéressé par la politique de la protection sociale et l’emploi des jeunes. Selon lui, l’expérience malienne en matière de la protection sociale est innovante. Il a été surtout impressionné par le fait que les hôpitaux et les pharmacies sont conventionnés. Ce n’est pas tout. Puisque les Centres de santé communautaires seront bientôt conventionnés.
Au cours des échanges, il a été question du processus de mise en œuvre de la CANAM, les différentes prestations, les types d’assistance…
Il est nécessaire de rappeler que l’Assurance Maladie Obligatoire est fondée sur la solidarité, la contribution, la mutualisation des risques et le tiers-payant, permettant ainsi aux bénéficiaires d’accéder aux soins de santé à moindre coût. Ce mécanisme d’assurance garanti par l’Etat a été adopté suite à un processus de dialogue soutenu entre les organisations des travailleurs, le patronat, la société civile et les pouvoirs publics afin d’en assurer les meilleurs gages de succès. Cette assurance prend en charge les frais de consultations générales ou spécialisées, de soins médicaux, d’imagerie médicale, de médicaments (essentiels de type générique ou spécialité si nécessaire) des analyses de laboratoire, des soins dentaires (sans prothèses) et de maternité à hauteur de 80% pour les hospitalisations et 70% pour les soins ambulatoires.
Aux dires du Directeur général de la CNAM, l’AMO est un terme consacré par l’Organisation internationale du travail. Les taux de cotisation sont : Etat employeur : 4,48 %, Employeur privé : 3,50%, Fonctionnaires/salariés : 3,06% et Retraités/Veuves : 0,75 %. Un ticket modérateur (payé par le bénéficiaire) est institué. Il est constitué du reliquat non pris en charge par l’AMO, soit 20 % et 30 % respectivement pour l’hospitalisation et l’ambulatoire. Le système de paiement repose sur le principe du remboursement par l’AMO au prestataire de la part des montants pris en charge par le régime.
S’agissant du taux des cotisations, il faut préciser que pour un cadre A en début de carrière, disposant d’un salaire mensuel de 116 093 FCFA, il doit payer mensuellement 3552 FCFA, l’Etat paye 5201 FCFA pour son compte. Un cadre B2 doit s’acquitter de la somme de 2308 FCFA et l’Etat versera 3378 FCFA. Un cadre B1 doit payer 2034 FCFA pour son compte, et l’Etat déboursera 2978 FCFA. Un cadre C avec un salaire de 49 943 FCFA à titre d’exemple doit débourser 1528 CFA et l’Etat 2 237 FCFA. Pour un retraité disposant d’une pension de 100 000 FCFA, il ne lui est prélevé que la modique somme de 750 FCFA par mois.
A souligner que quelle que soit la taille d’une famille, la fréquence des maladies et les montants des frais médicaux ou d’hospitalisation, l’AMO s’en charge.
Parallèlement à l’AMO gérée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM), l’Etat a mis en place également le Régime d’Assistance Médicale (RAMED), qui prendra en charge gratuitement la couverture médicale des personnes dépourvues de revenu, communément appelées "les indigents".
Alou B HAIDARA