«Aujourd’hui, la tension était moindre par rapport à la première séance de sensibilisation. Cela veut dire que les gens commencent à comprendre l’AMO et à l’accepter. » Telle est la phrase de conclusion du Conseiller au Développement du Gouvernorat de Tombouctou, monsieur Ousmane Timbo qui a présidé une rencontre d’information sur les avantages de l’AMO, le lundi 20 juin 2011 dans la salle de réunion de la Direction Régionale de la Santé.
Pour rappel, lors de la première séance de sensibilisation sur l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) à Tombouctou, le 19 mars 2011, la tension était vive. D’aucuns avaient ouvertement manifesté leur opposition à l’AMO et déclaré leur volonté de la quitter. Mais le lundi 20 juin dernier, c’était une assistance plutôt courtoise et attentionnée aux explications du Directeur National de la protection Sociale et de l’Economie Solidaire, M. Luc Togo. Après l’exposé de monsieur Togo sur les avantages de l’AMO, l’assistance a été surprise en découvrant les dispositifs techniques et institutionnels sur la gestion de l’AMO qui sont tout à fait différentes de ce qui est généralement véhiculé par les détracteurs de l’assurance. On peut retenir de l’exposé de M. Togo entre autres points forts que : tous les partenaires sociaux, y compris la CSTM ont été associés au processus de mise en place de l’AMO, les médicaments utilisés sont aussi bien les DCI que les spécialités au besoin, les assurés AMO ne sont pas des patients de seconde zone. Dr Kouyaté ajoute que même les centres de santés et les agents de santé gagnent mieux avec les assurés AMO.
A en croire donc les experts, l’AMO, en plus de son caractère solidaire (entre gros salaires et petits salaires d’une part et d’autre part entre travailleurs actifs et retraités), est aussi une chance pour les prestataires (centres de santé et officines). Car chacun y gagne d’avantage.
En découvrant toutes ces informations, de sources sûres, sur l’AMO, les participants se sont laissés convaincre en majorité. C’est pourquoi la plupart des préoccupations de l’assistance était des questions de compréhension et les contributions. Certains sont allés jusqu’à proposer comme solution pour amener plus de travailleurs, d’accorder une place à la CSTM au Conseil d’Administration de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM). C’est pourquoi le Conseiller au Développement du Gouvernorat ne s’est pas trompé en affirmant : « Aujourd’hui, la tension était moindre par rapport à la première séance de sensibilisation. Cela veut dire que les gens commencent à comprendre l’AMO et à l’accepter. »
Interrogé par nos soins sur les raisons de sa présence à Tombouctou, le Directeur Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire, monsieur Luc Togo nous a informé qu’il est à la tête d’une mission de formation et d’information sur les dispositifs techniques et institutionnels sur la gestion de l’AMO. Selon lui, cette mission a deux séquences. La première séquence est une journée d’information en direction des organismes de gestion déléguée de l’AMO (INPS, Caisses des retraites), de la direction régionale de la santé, de l’administration territoriale (gouvernorat, préfecture), des collectivités et des partenaires sociaux. La deuxième séquence est un appui aux prestataires (hôpital, CSREF, pharmacies) afin de les aider à maîtriser les outils de gestion de l’AMO.
Sur un autre plan, monsieur TOGO a révélé qu’aujourd’hui plus de 180 000 salariés cotisent au compte de l’AMO et qu’environ 60 000 sont déjà immatriculés. A l’intention des salariés chez qui le prélèvement a commencé depuis le mois de novembre, monsieur Togo a dit ceci : « A défaut de la carte AMO et du récépissé de dépôt des dossiers, les cotisants, en cas de maladie, peuvent se présenter aux centres de santé conventionnés avec leurs cartes d’identité et numéros matricules pour être pris en charge. Pour leurs ayants droits, l’acte de mariage pour les épouses et l’acte de naissance pour les enfants doivent être présentés ».
Avec cette offensive communicationnelle entreprise par la CANAM, en retard, l’AMO peut-elle être sauvée ? Apparemment oui, même si la CSTM, les syndicats non affiliés à une centrale syndicale de l’éducation et bon nombre de salariés sont toujours réticents. D’ailleurs, ces derniers à Tombouctou ont souhaité bon vent à l’AMO et ont fait savoir qu’ils adhéreront si les choses se passeront comme prévues. Ça veut donc dire que les gens ne sont pas contre l’AMO, mais ils ne font pas confiance à ceux qui sont chargés de gérer cette assurance. A la CANAM et à tous ceux qui sont impliqués dans la gestion de l’AMO de démentir les réticents en réussissant une gestion saine et transparente et en satisfaisant les assurés. C’est le prix de l’adhésion de tous les salariés.
M’pè