Jusque dans les rues de Bamako pour faire amende honorable, bien entendu avec des arguments anémiques, devant des hommes, femmes pour qui l’A .M.O est quasi passé à l’as. C’est peut-être pour leur mettre l’eau à la bouche. Sinon il coule de source que les « anti-AMO » ne sont nullement durs à la détente, mais la vérité éclatante est qu’ils ne veulent rien entendre, donc des pires sourds. Avec des raisons nobles, sans doute.
Et c’est tant pis pour ce fameux projet que, le président A.T.T se colletant avec d’autres projets dont la réalisation nécessite un travail de titan, n’a pas hésité à considérer comme sa plus grande satisfaction. Mirage ou pas ? En tout cas, c’est tout sauf surprenant : on sait qu’il n’a pas une patience d’ange, mais malin comme on l’est au village, séducteur, charmeur hors pair, et tout et tout. Avec l’A.M.O, il semble avoir trouvé son âme sœur…comme si c’était à lui que le projet s’appliquerait.
Qu’une colossale campagne d’informations soit organisée sur le projet est salutaire et de bon ton, au-delà du simplissime fait qu’il témoigne de la volonté appuyée du gouvernement-KaÏdama à être dans la note, d’autant plus que ce projet lui a coûté cher. C’est aussi une façon de reconnaitre qu’il s’était jeté à l’eau. Parce que c’est la communication qui devrait être en amont des travaux d’approche. Donc, le tir doit être rectifié. Mais il demeure tout aussi évident que le gouvernement, étant pour moitié dans cette affaire, aura toutes les peines du monde à rendre à ce projet sa valeur initiale. Déjà il donne l’impression de ne plus savoir sur quel pied danser, alors que face à un peuple qui s’indigne rien que d’entendre le qualificatif « obligatoire », il ferait mieux d’avoir beaucoup de cordes à son arc.
Alors naturellement une question se pose : cette campagne parviendra t-elle à briser, transcender la haine, la colère de ceux qui se refusent à avaliser le projet ? Surtout qu’ils sont pénétrés de cette vérité populaire qui dit qu’ « en démocratie, il n’y a pas d’obligation », or cela ne sera rien de moins qu’un coup dur pour l’âme sœur du président Touré, un coup qui ne pardonne pas. Toutefois, KaÏdama et son équipe auront vite fait d’aller à « la source de la source », concernant l’A.M.O.
Boubacar Sangaré
Commune IV : journée de sensibilisation sur l’AMO
Le niet des populations est catégorique !
La caisse malienne de sécurité et de solidarité par sa fonction d’organisme délégué de gestion au près de la CANAM a fait le Samedi 02 juillet une sensibilisation générale à l’endroit des assurés et leurs ayant droit sur les tenants et aboutissants de l’AMO.A la commune IV, les conférenciers étaient face à des citoyens qui ont déjà dégagé leur position sur l’AMO, qui semble être selon eux ‘’une manière par l’Etat de voler leurs dus’’.
Les agents de la caisse qui animaient la conférence étaient, Fatoumata Baba Doucouré, chef de centre de paiement de la commune IV, Dolo Abdoulaye Atoï, sous directeur Administratif et du personnel, Coumba N’Diaye, chef division pré-Immatriculation. Quatre principaux thèmes étaient à l’ordre du jour de cette rencontre sur le terrain du camp para. Ainsi, les conférenciers dans leur communication respective ont pêle-mêle abordé ces différents thèmes.
Dans leur présentation, ils ont affirmé que la caisse malienne de sécurité sociale est un organisme gestionnaire délégué par la CANAM en vue de faciliter les volontaires d’adhérer à l’AMO et de les accompagner. Cette aide passe par la pré-Immatriculation qui relève de l’ultime conviction de tout un chacun à faire une demande d’inscription auprès d’un centre de paiement de sa commune. Que, la caisse est chargée, de recouvrir et de reverser à la CANAM les cotisations. Elle, récupère 3,06%, sur les salaires des travailleurs de l’Etat, ceux du secteur privé 3,50% et les pensionnaires 0,75%, pour les employeurs de l’Etat c’est 4,48%. Cette cotisation sert à la prise en charge des soins de santé dans des hôpitaux et pharmacie, qu’elle est complétée par l’Etat à hauteur de 70% pour les soins ambulatoires et 80% pour des cas d’hospitalisation. Après prescription des médicaments, la feuille de soin est contrôlée par des médecins de la CANAM et ensuite la CMSS, après autorisation de la CANAM, rembourse la pharmacie concernée. Tout cela est suivi par un contrôle rigoureux de la gestion de ces sous récupérés par la CMSS, par des agents de l’INPS, de la CANAM et même du VEGAL.
Après cet exposé de long en large par les conférenciers, les habitants de la commune VI ne sont pas allés les mains mortes pour décrier le système d’opérationnalisation de l’AMO avant de faire publiquement état de leur non adhésion. Ainsi, ils ont embouché dans la même trompète et ont donné du fil à retord aux conférenciers, à travers de multiples questions.
Selon Badiè Coulibaly, ancien Combattant à la retraite, la seule AMO qu’ils connaissent c’est leur champ de culture. Aucun régime avant celui de ATT ne les a parlé de ça et que l’Etat doit d’abord revaloriser les secteurs de vie et donner de l’emploi aux jeunes que de voler les citoyens. Pour d’autres comme, Modibo D., enseignant à la retraite, ce n’est pas le moment de leur parler d’une demande d’adhésion, depuis six mois on coupe sur leurs salaires, le temps n’est plus aux explications des bienfaits de l’AMO.
‘’C’est ignoble, nous ne sommes pas dedans, qu’ils nous donnent nos sous’’.
La stratégie a échoué ? Rien à dire, en tout cas en CVI les agents de la CANAM et de la CMSS ont clôturé leur conférence sur un échec patent.
Boubacar Yalkoué