A peine créée par le décret N°09-554/P-RM du 12 Octobre 2009 qui fixe les règles de son organisation et ses modalités de fonctionnement, l’Agence National d’Assistance Médicale connait déjà des difficultés et contraintes majeures.
Le système informatique mis en place constitue d’abord un véritable casse-tête pour les responsables de l’ANAM. En effet il est prévu que le réseau informatique de l’ensemble du système AMO et RAMED sera installé à la CANAM avec un serveur unique et des liaisons régionales. En clair, il n’a pas été prévu d’installer un serveur à l’ANAM. A en croire un technocrate en la matière, c’est une lacune primordiale du système car le réseau permet de donner le numéro d’immatriculation à affecter aux assurés et indigents et dans le cas de l’ANAM, on ne peut disposer du numéro qu’en appelant la CANAM.
Selon la même source, le temps d’attente du numéro en vue de dresser la carte d’immatriculation peut être préjudiciable pour les malades en urgence. Et tout retard pourrait faire endosser une responsabilité civile en cas de complication de la maladie ou en cas de décès de l’indigent.
Il est donc nécessaire d’implanter un serveur informatique autonome à l’ANAM qui permettra de disposer du numéro immédiatement afin que la procédure soit efficace. Et ce logiciel devrait permettre de faire les statistiques des prestations en faveur de chaque immatriculé.
La carte d’immatriculation non sécurisée constitue une autre source de préoccupation pour l’ANAM. En effet, l’efficacité de la mise en œuvre du Régime d’Assistance Médicale(RAMED) repose principalement sur le type de carte d’immatriculation en ce sens que les cartes non sécurisées comme les badges sont facilement falsifiables. Le risque aujourd’hui serait la surconsommation abusive des prestations par les bénéficiaires et les non bénéficiaires à travers des cartes parallèles frauduleuses. Une situation qui entrainerait l’échec total de l’ANAM et du RAMED en raison de l’impossibilité de maitrise des dépenses.
Le 3e problème majeur est relatif à l’insuffisance du budget en termes de fonctionnement, et surtout en termes de prise en charge des prestations médicales. En effet les collectivités territoriales ne veulent pas débourser un «KOPECK»à l’ANAM. Elles ne veulent pas payer les 35% parce qu’elles estiment qu’elles versent déjà de l’argent à la Direction Nationale du développement social au titre de la prise en charge des indigents. Ce qui crée un véritable problème pour le démarrage de l’ANAM.