Les travailleurs des sociétés de gardiennage ne sont pas encore au bout de leur peine. Ainsi, soumises à une convention collective des personnels de sociétés de surveillance, de gardiennage et prestation de services, la majorité des sociétés de gardiennage refusent d’appliquer ladite convention.
G4S est une société de gardiennage internationale réputée pour le placement des gardiens auprès des structures internationales telles que l’ambassade des Etats-Unis, Allemagne, Danemark, Suède, PNUD, UNICEF, Plan/Mali, Croix-rouge, de même que dans les sites miniers, les résidences entres autres.
Malgré cette grande serviabilité, G4S fait partie du lot des sociétés des ‘’sangsues’’. Et pour cause, face à l’exploitation exacerbée de ces agents, le comité syndical CSTM et UNTM de la dite société avait décidé d’observer une grève de 96 heures, suite à un préavis, à compter du jeudi 30 janvier jusqu’au dimanche 2 février 2014. Le mouvement a été finalement repoussé au 15 mars prochain.
Il faut rappeler que ce préavis de grève n’est qu’une suite logique de tant d’années de lutte acharnée, de dialogue et d’attente auprès de la direction pour trouver une solution aux différentes doléances à travers un mémorandum datant du 17 décembre 2012, par le comité syndical.
La pomme de discorde
Le dit mémorandum portait sur 16 points qui sont : -l’application de la convention-la régularisation des paiements des allocations familiales -le paiement des heures supplémentaires de façon normale y compris les relèves tardives-le respect réciproque des parties (employés, employeurs) -permettre aux agents d’aller se faire soigner au centre de leur choix-dotation des agents en matériels de travail à leur poste d’affectation- paiement correct des salaires-paiement du temps de formation et attribution d’une attestation -effectuer des virements bancaires à temps ou au plus le 25 du mois -reprise du contrat avec une pharmacie assez approvisionnée en médicaments- éviter le licenciement des agents sans motif réel si tel est le cas payé de façon intégrale leur droit et tout ce qui en suit -paiement des primes de panier de façon correcte comme convenu dans la convention -paiement des jours fériés et les jours de repos -arrêt total et immédiat de l’AMO -paiement des primes de performances : responsabilité, des contrats et de risque -arrêt de toute réduction de salaire des travailleurs comme nous venons de le constater par la note de service du 26 novembre 2012 par le directeur Phil Nel.
Ainsi, pour faire face à toutes ces préoccupations soulevées à travers des plaintes verbales, des documents (mémorandum et procès verbal d’assemblée générale) émanant des comités (CSTM et UNTM de G4S-Mali), c’est finalement du 23 au 25 janvier 2013 que s’est tenu une réunion (attestée par un procès-verbal) dans la salle de réunion de la direction régionale du District de Bamako, soit une année après les doléances faites.
Au cours de ladite réunion, en présence de plusieurs personnalités, la directrice des ressources humaines en la personne de Mariam Sow s’est engagée au nom de la société, à prendre en compte toutes ces doléances ci-dessus.
Ayant tiré satisfaction, les syndicalistes sont toujours à l’attente jusqu’à ce jour pour qu’elle honore ses engagements. Mais, il faut reconnaître que les choses n’ont pas bougé d’un iota, comme nous précise les termes du préavis de grève adressé au directeur du ‘’G4S- Mali’’ le 30 janvier dernier.
En ces termes, stipule ledit préavis :
« Considérant le non-respect de ladite convention, considérant le non respect des engagements pris lors de la rencontre entre la direction du G4S-Mali représenté par sa directrice des ressources humaine et l’inspection du travail d’une part et le comité syndical G4S d’autre part, sur l’application de certains articles de la convention signée le 20 février 2013.
Par conséquent, le comité syndical de la G4S/Mali exige l’application immédiate des articles sur lesquels l’accord a été signé et/ou à défaut décide d’observer une grève de 96 heures. »
Comme ayant été finalement repoussé au 15 mars prochain, Cheickna Konaté, secrétaire général adjoint du comité, nous en dit plus « des négociations sont en cours, si d’ici le 15 mars prochain, la direction ne s’exécute pas, nous allons en grève illimitée. Par ailleurs, nous tendrons nos mains aux syndicats des sociétés telles que Somages, A.M.M, Securicom, ainsi qu’à toutes sociétés désirant se joindre à nous, puisque nous avons pratiquement les mêmes soucis. Enfin, comparer à des G4S de l’étranger, notre salaire minimum ne devait pas être inférieur à 100.000F. Or, pour nous, le maximum n’atteint pas ces 100.000 F CFA et pourtant nous rendons les mêmes types de services. Si tel est le comportement d’une société de renommée internationale, mais que dire des sociétés nationales ? »
A l’A.M.M les agents se plaignent du retard de paiement, la preuve, bientôt le 15 du mois, la moitié de ces agents n’ont encore rien réussi du salaire. « Est-ce par faute de moyens, certainement pas. N’est-ce pas un peu décourageant ? », affirme Madou, agent de sécurité.
Par conséquent, ils demandent aux plus hautes autorités du pays de leur accorder un statut, de même que de penser à la révision de leur convention pour tenir compte des circonstances actuelles (liées surtout à la cherté de la vie) et de veiller à son application pour les sociétés de surveillance, de gardiennage et de prestation de service. A suivre !
Alimatou Djénépo