Gestion du dossier Amo :Cacophonie au sommet de l’Etat

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Pour le président de la République, l’AMO ne saurait s’appliquer à ceux qui ne le souhaitent pas. Vendredi, dernier, au moment où le Premier Ministre était en conclave avec des syndicats affiliés à l’UNTM à la bourse du travail, le ministre du développement social pour sa part, recevait les anti-AMO au sein de son département. Des propos émaillés de couacs révélateurs du grand malaise au sommet de l’Etat. La COSES boycotte, en tout état de cause, les cours ce matin et entame une marche de protestation demain mardi… La situation se complique.

Le premier Ministre, à travers cette première sortie, s’est appliqué à convaincre ses interlocuteurs de la nécessité d’adopter l’Assurance Maladie Obligatoire. A ses dires, les incompréhensions seraient dues à un déficit de communication étant entendu que le caractère «obligatoire» ne s’appliquerait en vérité qu’à l’Etat.

Une lecture pour le moins très controversée. En effet, à partir de l’instant où l’Etat procède à une rétention sur les salaires sans le consentement des salariés, le caractère «obligatoire» prend une autre dimension. C’est d’ailleurs la vision partagée par le chef de l’Etat lequel a en effet indiqué que le principe «obligatoire» ne saurait s’imposer à ceux qui ne le souhaitent pas. Ce qui n’est pas l’avis du premier ministre qui trouve pour sa part que le mal n’a d’origine que le déficit de communication. Le président de la République et son Premier ministre n’ont visiblement pas la même perception des faits.

Les discordances ne sont pas perceptibles à ce seul niveau. Vendredi au moment où le premier ministre se trouvait en conclave avec ceux de l’UNTM conduits par Siaka Diakité, le ministre du Développement Social recevait le secrétaire Général de la CSTM Amion Guindo, tête de file des anti-AMO.

Le hic, c’est que de part et d’autres, au ministère du développement Social ainsi qu’à la Bourse du Travail, le Syndicat de la Police Nationale (SPN) était représentée. AU MDSSPA par la tendance Siméon Keïta et à la Bourse du travail par celle de Tidjane Coulibaly.

Pour rappel, le syndicat de la Police Nationale est aujourd’hui divisée en deux tendances chacune réclamant la légitimité. Toutes deux sont cependant opposées à l’AMO. Les événements étaient cependant favorables à la tendance Tidjane Coulibaly laquelle bénéficie d’une reconnaissance de la part du département de tutelle. Le clan de Siméon Keïta a cependant pu grignoter les faveurs des militants du camp d’en face à cause de sa position tranchée sur l’AMO.

Que le ministre reçoive donc le camp Siméon Keïta, que ce dernier parle au nom de la SPN ne peut qu’être que de nature à lui conférer une légitimité certaine et fragiliser l’autre groupe. Toute chose qui n’a pas été apprécié par le Secrétaire Général de l’UNTM à laquelle est affiliée la supposée « vraie SPN » à savoir la tendance Tidjane Coulibaly.

Le secrétaire Général de la Centrale Syndicale aurait même crié à la trahison au motif qu’un ministre de la République a officiellement reçu un syndicat «illégitime et usurpateur».

Pour leur part, les Mouvements regroupés au sein de la COSES comprenant tous les syndicats de l’enseignement secondaire entament aujourd’hui une réunion préparatoire sur la grande marche de protestation initialement prévue demain mardi. Autrement dit, les élèves du secondaire seront privés de cours ce lundi et mardi. Ils rejoignent ainsi leurs aînés du supérieur dont les professeurs observent depuis plus d’un mois une grève illimitée portant sur l’AMO en particulier.

B.S. Diarra

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