Front social :Marche nationale contre l’assurance maladie obligatoire le 19 avril

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L’Amo continue de souffler sur le feu qu’il a malencontreusement allumé à la fin du mois de novembre 2010. En effet, l’Etat, en décidant unilatéralement de retenir 3,06% sur les salaires des travailleurs du secteur public comme du secteur privé ainsi que sur les maigres pensions des retraités afin d’assurer la fonctionnalité de la Canam (Caisse nationale d’assurance maladie), a inconsidérément secoué le front social. Plusieurs syndicats-le plus grand nombre sans doute- sont vite montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils considèrent être une violation du salaire qui, d’essence, est sacré et, à ce titre, toute retenue sur lui doit avoir au préalable l’accord du salarié. Si le programme envisagé de la protestation est maintenu, nous enregistrerons, à compter du mardi 5 avril, d’affilée trois mardis de marche contre l’Amo. En espérant que ce ne soit pas le cycle de mardi de Moussa Traoré.

L’accalmie observée depuis quelques jours après les premières passes d’armes pourrait n’être que le temps nécessaire au repos du guerrier avant l’assaut décisif. Les syndicats, en tout cas ceux qui sont affiliés à la Cstm (Confédération syndicale des n travailleurs du Mali), font montre d’une détermination sans faille à contraindre le gouvernement, non seulement à surseoir immédiatement aux prélèvements contestés sur les salaires, mais aussi à obliger l’exécutif à rembourser sans délai les retenues déjà faites. Preuve de cette détermination, les travailleurs de l’ensemble des cercles de la région de Ségou marcheront demain, mardi 12 avril, pour signifier aux autorités leur désaccord absolu en ce qui concerne la mise en route que connaît actuellement l’Amo (Assurance maladie obligatoire). Ce débrayage régional est en fait le départ d’un mouvement plus vaste sous la forme d’une marche nationale impliquant les travailleurs de l’ensemble des cercles du Mali contre l’Amo, qui aura lieu simultanément, le mardi 19 avril, à Bamako et dans toutes les capitales régionales.
L’effet papillon

Le pays s’apprête donc à vivre un grand moment de luttes syndicales. Les organisateurs des deux marches sont plutôt convaincus que leur action drainera une telle déferlante humaine que le pouvoir ne peut pas dire qu’il n’a pas compris. Et après, si malgré tout le gouvernement s’entête à maintenir les fameux prélèvements pointés du doigt, alors il y aura « la bagarre, le corps à corps », phase que la sagesse recommande d’éviter.
Il faut rappeler que le mardi, 5 avril, la Cstm a organisé contre l’Amo une marche qui a mobilisé du monde. Ce mouvement a été immédiatement suivi sur le même registre, les 6 et 7 avril, par une grève de 48 heures observée par la Coses (Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire). Il est donc facile à comprendre que plus le temps passera, plus les syndicats seront enclins à s’énerver. On peut dire, au regard de la situation, que la haie d’honneur formée par Amadou Toumani Touré et Modibo Sidibé pour accueillir Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé et son équipe est plutôt semée d’épines. Il faut donc à l’actuel gouvernement une grande capacité d’écoute, de réactions mesurées et d’une forte dose de sagesse. Autrement, les choses pourraient vite s’empirer… et dégénérer. Il n’est pas loin où la mort d’un jeune homme des suites de la tentative de s’immoler par le feu à laquelle le déficit de considération l’a conduit a soulevé les foules de chez lui et d’ailleurs comme elles ne le furent jamais. C’est l’effet papillon.
Amadou N’Fa Diallo

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