Dans notre parution N° 010 du 16 août dernier nous attirions l’attention des autorités sur le phénomène grandissant de l’insécurité routière et sur ses nombreuses conséquences sur la santé et le développement dans notre pays. Aujourd’hui nous livrons notre point de vue sur un acte encourageant de la part du département chargé de cette question.
Les Bamakois en ce Ramadan 2010, ont l’heureuse surprise de voir les policiers à chaque carrefour dans leur immense cité. Même les endroits, qui d’habitude sont déserts et sont les sites de nombreux accidents, se voient envahis par les tuniques bleues, sifflet au collet et regard alerte. En plus ce qui fait la particularité de cette initiative du Ministère de la Sécurité, c’est que les hommes sur le terrain sont singulièrement courtois et désintéressés en ce mois de miséricorde. Comme si eux aussi, veulent donner un écho favorable à la voix des oulémas, qui nous rappellent à l’abstinence et la consommation du licite, les policiers de la circulation donnent le visage de vrais anges gardiens. Conséquence, malgré l’embouteillage –monstre qui prévaut aux heures de pointe et à l’approche de l’heure de la rupture, la situation semble se maîtriser à hauteur de souhait. C’est vrai que vu la part importante d’incivisme parmi les usagers surtout jeunes, la situation n’est pas toujours rose, mais cela n’enlève en rien au mérite de nos braves policiers qui nous démontrent en ce mois béni, si on l’ose dire, qu’une autre Police est possible au Mali. Pourvu que ça continue au-delà du mois sacré car, le travail accompli avec honneur et dignité ne doit pas être une pratique de circonstance mais un devoir de tous les jours. Sadio Gassama et Niamé Keita doivent donc trouver le moyen de prolonger cette belle posture pour que cette année du Cinquantenaire soit aussi celle de la rupture avec le temps ou policier rime avec outrancier.
Karim FOMBA