La Centrale Syndicale (l’UNTM) n’a pas du tout apprécié la volteface du gouvernement. Elle entend à son tour changer de position et de manière unilatérale à l’image de son désormais partenaire d’hier. Une tentative de représailles qui ne dit pas son nom et qui ne sera pas non plus, sans conséquences pour la mise en œuvre de l’AMO.
Dans un communiqué rendu public, la Centrale syndicale dit avoir pris acte de la décision du gouvernement de rendre l’adhésion facultative à l’Assurance Maladie Obligatoire non sans accuser au passage, son partenaire d’avoir pris seul cette initiative en violation des termes de l’accord tripartite. Occasion pour le bureau Exécutif de signaler en outre que le gouvernement vidait ainsi la loi instituant l’AMO de tout son contenu. En clair, l’UNTM accusait là l’exécutif d’avoir violé la loi.
Il se trouve que l’AMO fait partie des doléances et de l’UNTM et de la CSTM. Cette dernière, suite à la pression de ses militants, a préféré prendre ses distances.
Fidele à son engagement, l’UNTM s’est désespérément accrochée avant d’être finalement lâchée par le gouvernement à travers la décision de celui-ci de rendre l’adhésion facultative, voire volontaire.
C’est donc en véritable dindon de la farce que l’UNTM se regarde désormais. Elle n’entend cependant laisser passer l’affaire.
Plus question pour elle de mener des actions de sensibilisations de ses militants sur la question ; un rôle qu’elle avait accepté joué conformément à, l’accord tripartite.
Aussi, nous apprend-on, elle organisera dans les jours à venir, une concertation en son sein autour de la question. Une «concertation» qui, à ne pas en douter, servira de cadre de «démobilisation» selon des sources proches de la bourse du Travail.
En clair, sans se retirer de l’AMO, l’UNTM n’entend plus aider le gouvernement dans sa mise en œuvre. Et des actions de sabotages ne sont pas à exclure. A la guerre comme à la guerre !
Cette décision n’est pas sans conséquences pour la mise en œuvre effective de l’AMO. Et pour cause. Les ressources (crédits de fonctionnement, d’entretien et d’exécution des programmes) de l’AMO ont été établies à l’origine, sur la base d’un calcul prenant en compte l’effectivité des travailleurs de la fonction publique malienne (option obligatoire exige). Et puisque l’adhésion est désormais volontaire et sous menace de boycott de l’UNTM, ces ressources de risqueront d’être fortement affectées. En clair, c’est l’existence même de l’AMO et de ses structures de gestions qui est en péril.
Naturellement, dans un souci d’orgueil, le gouvernement procédera dans un premier temps à des subventions. Seulement dans un premier temps ! Pour la suite des événements, il faudra consulter les devins.
B.S. Diarra