Assurance maladie :La centrale syndicale CSTM lance une fiche de non-adhésion

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Quelques heures seulement après la remise officielle des premières cartes de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) par le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) a procédé au lancement de fiches de non-adhésion à l’AMO. Au cours d’une conférence de presse animée par son Secrétaire général Ousmane Amion Guindo, la CSTM a annoncé également l’organisation de deux marches de protestation contre l’AMO.

En fait, le gouvernement du Mali, au cours du conseil des ministres du 20 avril 2011, a décidé de respecter la volonté des travailleurs qui ne veulent pas s’affilier à l’AMO.Pour monsieur Amion Guindo, la CSTM a pris acte de cette décision et va procéder à l’identification formelle des travailleurs qui ne veulent de l’AMO et transmettre à l’Etat cette liste afin que le gouvernement procède au remboursement des sommes prélevées, au titre de l’AMO, sur les salaires des travailleurs concernés. D’où le lancement de ces fiches de non-adhésion à l’AMO. Le Secrétaire général dira que du 4 au 8 mai, la CSTM organisera un séminaire dans le but d’échanger autour du communiqué du Conseil des ministres. Au-delà de cette fiche, la CSTM entend mener d’autres actions pour protester contre l’AMO et, surtout, le comportement du Premier ministre qui aurait refusé de recevoir les marcheurs. "Les fiches de non-adhésion ne sont pas destinées seulement aux militants de la CSTM, mais à tous les travailleurs qui sont opposés à l’AMO.", déclaré Amion Guindo.

A la question de savoir les raisons pour lesquelles la CSTM est opposée à l’AMO, le conférencier répondra avoir, au départ, accepté l’AMO à condition que l’Etat prenne des dispositions d’accompagnement: "Nous pensons que le plateau technique médical n’est pas suffisant pour la mise en œuvre de l’AMO", a expliqué le secrétaire général de la CSTM.A titre d’exemple, Amion Guindo dira que les centres de santé communautaires, censés soigner les assurés, ne comptent que 5 280 agents dont 20 laborantins répartis entre Bamako (17) et Sikasso (3). Cela signifie qu’en cas d’analyses médicales, le travailleurs de Yanfolila ou de Ménaka sont privés de structures sanitaires. Mieux, 80% des agents déployés dans les centres de santé communautaires n’ont pas de contrat de travail écrit. Le patron de la CSTM souligne que le bloc des urgences de l’hôpital Gabriel Touré ne peut placer simultanément plus de 5 personnes sous oxygène. Autre paradoxe soulevé par le conférencier : la cotisation d’un travailleur à l’AMO est censée couvrir ses ascendants et descendants; or dans le même temps, les parents et les enfants de certains travailleurs cotisent eux aussi à l’AMO. N’Faly Doucouré, ingénieur des télécommunications à la retraite et participant à la conférence de la CSTM, a lancé un appel émouvant au chef de l’Etat:"Ma pension est le résultat de plusieurs années de travail; personne n’a le droit de faire une retenue sur ma pension sans mon consentement!Je demande aui président Amadou Toumani Touré de faire en sorte que l’argent prélevé sur ma pension soit me restitué. Nous avons plutôt besoin de manger à notre faim que d’une assurance maladie!".

Abdoulaye Guindo

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